Résumé des caractéristiques - AMIODARONE ZENTIVA 200 mg, comprimé sécable
1. DENOMINATION DU MEDICAMENT
AMIODARONE ZENTIVA 200 mg, comprimé sécable
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Chlorhydrated’amiodarone.................................................................................................200,0 mg
Pour un comprimé sécable
Excipient(s) à effet notoire : lactose.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
3. FORME PHARMACEUTIQUE
Comprimé sécable. Le comprimé peut être divisé en doses égales.
4. DONNEES CLINIQUES
4.1. Indications thérapeutiques
Prévention des récidives des :
· tachycardies ventriculaires menaçant le pronostic vital: le traitementdoit être instauré en milieu hospitalier sous monitorage;
· tachycardies ventriculaires documentées symptomatiques etinvalidantes;
· tachycardies supraventriculaires documentées lorsque la nécessité d'untraitement est établie en cas de résistance ou de contre-indication aux autresthérapeutiques;
· fibrillations ventriculaires.
Traitement des tachycardies supraventriculaires :
Ralentissement ou réduction de la fibrillation auriculaire ou du flutterauriculaire.
L'amiodarone peut être utilisée en présence d'une maladie coronarienneet/ou d'une altération de la fonction ventriculaire gauche (voirrubrique 5.1).
4.2. Posologie et mode d'administration
PosologieTraitement d'attaque
Le schéma posologique habituel est de 3 comprimés par jour, pendant 8 à10 jours. Dans certains cas le traitement d'attaque a pu faire appel à desposologies supérieures (4 à 5 comprimés par jour), toujours sur despériodes brèves et sous surveillance électrocardiographique.
Traitement d'entretien
Rechercher la dose minimale efficace, variable selon les patients, de ½comprimé par jour (1 comprimé tous les deux jours) à 2 comprimés tousles jours.
Population pédiatrique
La sécurité et l’efficacité de l’amiodarone chez l’enfant n’ontpas été établies. Les données actuellement disponibles sont décrites dansles rubriques 5.1 et 5.2.
Mode d’administrationVoie orale.
4.3. Contre-indications
Ce médicament est contre-indiqué dans les situations suivantes:
· bradycardie sinusale et blocs sino-auriculaires non appareillés ;
· maladie du sinus non appareillée (risque d'arrêt sinusal) ;
· troubles conductifs auriculoventriculaires de haut degré nonappareillés ;
· hyperthyroïdie en raison de sa possible aggravation parl'amiodarone ;
· hypersensibilité connue à l'iode ou à l’amiodarone ou à l'un desexcipients;
· les 2ème et 3ème trimestres de la grossesse ;
· allaitement ;
· en association avec :
o les médicaments torsadogènes (sauf antiparasitaires, neuroleptiques etméthadone) :
§ les antiarythmiques de classe Ia (quinidine, hydroquinidine,disopyramide),
§ les antiarythmiques de classe III (sotalol, dofétilide, ibutilide),
§ autres médicaments tels que : arsénieux, bépridil, cisapride,citalopram, escitalopram, diphémanil, dolasétron IV, dompéridone,dronédarone, érythromycine IV, lévofloxacine, méquitazine, mizolastine,moxifloxacine, prucalopride, spiramycine IV, torémifène, vincamine IV (voirrubrique 4.5)
o le télaprévir
o le cobicistat.
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Mises en garde spécialesEffets cardiaques
· Un ECG doit être pratiqué avant l'initiation du traitement.
· Le ralentissement de la fréquence cardiaque peut être plus accentuéchez les malades âgés.
· Sous amiodarone, l'électrocardiogramme est modifié. Cette modification„cordaronique“ consiste en un allongement de QT traduisant l'allongement dela repolarisation, avec éventuellement l'apparition d'une onde U ; c'est unsigne d'imprégnation thérapeutique et non de toxicité.
· La survenue sous traitement d'un bloc auriculo-ventriculaire du 2ème ou3ème degré, d'un bloc sino-auriculaire ou d'un bloc bifasciculaire doit fairearrêter le traitement. Un bloc auriculo-ventriculaire du 1er degré doit fairerenforcer la surveillance.
· La survenue d'un nouveau trouble du rythme ou l'aggravation d'un troubledu rythme préexistant et traité, a été rapportée (voir rubrique 4.8).
· Un tel effet arythmogène est possible en particulier en présence defacteurs favorisant l'allongement de l'intervalle QT tels que certainesassociations médicamenteuses et/ou l'existence d'une hypokaliémie (voirrubriques 4.5 et 4.8). Le risque d'induire des torsades de pointes sousamiodarone apparaît moindre à degré égal d'allongement de l'intervallequ'avec d'autre anti-arythmiques.
Manifestations thyroïdiennes
· La présence d'iode dans la molécule fausse certains tests thyroïdiens(fixation de l'iode radioactif, PBI) ; néanmoins, un bilan thyroïdien esttoujours possible (T3, T4, TSHus).
· L'amiodarone peut entraîner des anomalies thyroïdiennes,particulièrement chez les patients ayant des antécédents de troublesthyroïdiens. Un dosage de la TSH est recommandé chez tous les patients avantle début du traitement puis régulièrement au cours du traitement et plusieursmois après son arrêt et en cas de suspicion clinique de dysthyroïdie (voirrubrique 4.8).
Manifestations pulmonaires
L’apparition d’une dyspnée ou d’une toux sèche isolée ou associéeà une altération de l’état général, doit faire évoquer une toxicitépulmonaire telle qu'une pneumopathie interstitielle et impose un contrôleradiologique (voir rubrique 4.8).
Manifestations hépatiques
La surveillance régulière de la fonction hépatique est recommandée endébut de traitement puis de façon régulière au cours du traitement parl'amiodarone (voir rubrique 4.8).
Manifestations neuromusculaires
L'amiodarone peut provoquer des neuropathies périphériques sensitives,motrices ou mixtes et des myopathies (voir rubrique 4.8).
Manifestations oculaires
En cas de vision trouble ou de baisse de l'acuité visuelle, un examenophtalmologique complet incluant un fond d'œil doit être rapidement pratiqué.L'arrêt de l'amiodarone est requis en cas d'apparition d'une neuropathie ounévrite optique due à l'amiodarone en raison d'un risque potentield'évolution vers la cécité (voir rubrique 4.8)
Réactions cutanées sévères
Des réactions cutanées comme le syndrome de Stevens-Johnson et le syndromede Lyell (nécrolyse épidermique toxique) pouvant mettre en jeu le pronosticvital ou pouvant être d’évolution fatale peuvent survenir. Si des symptômesou signes évocateurs de ces syndromes apparaissent (comme une éruptioncutanée évolutive avec des bulles ou des lésions des muqueuses), letraitement par l’amiodarone doit être immédiatement arrêté.
Bradycardie sévère et troubles de la conduction
Des cas de bradycardie sévère et de troubles de la conduction mettant enjeu le pronostic vital ont été observés quand l’amiodarone est utilisée enassociation avec le sofosbuvir en association avec un autre antiviral (DAA)agissant directement sur le virus de l’hépatite C (HCV), tels quedaclatasvir, simeprevir ou ledipasvir.
La bradycardie s’est généralement produite dans un délai de quelquesheures à quelques jours, mais des cas avec un délai d’apparition plus longont été observés, pour la plupart jusqu’à 2 semaines aprèsl’initiation du traitement anti-VHC.
L’amiodarone ne doit être utilisée chez les patients traités par desmédicaments contenant du sofosbuvir qu’en cas d’intolérance ou decontre-indication aux autres traitements anti-arythmiques.
Si l’utilisation concomitante de l’amiodarone est jugée nécessaire, ilest recommandé que les patients soient soumis à une surveillance cardiaque enmilieu hospitalier pendant les 48 premières heures de co-administration, à lasuite de quoi une surveillance en consultation externe ou une auto-surveillancedu rythme cardiaque doit être effectuée quotidiennement pendant au moins les2 premières semaines de traitement.
Compte tenu de la longue demi-vie de l’amiodarone, une surveillancecardiaque comme indiqué ci-dessus doit également être effectuée chez lespatients qui ont arrêté l’amiodarone au cours des derniers mois et quidoivent débuter un traitement par des médicaments contenant du sofosbuvir seulou en association avec d’autres DAA.
Tous les patients utilisant actuellement ou ayant récemment utilisé del’amiodarone en association avec des médicaments contenant du sofosbuvirdoivent être avertis des symptômes de bradycardie et de troubles de laconduction et ils doivent être informés de la nécessité de consulter unmédecin en urgence s’ils ressentent ces symptômes.
Liées à l’amiodarone
L'association (voir rubrique 4.5) avec :
· les bêta-bloquants autres que le sotalol (association contre-indiquée),et l’esmolol (association nécessitant des précautions d'emploi),
· le vérapamil et le diltiazem,
ne sera envisagée que dans la prévention des troubles du rythmeventriculaire menaçant le pronostic vital.
La prise d’amiodarone est déconseillée avec la ciclosporine, le diltiazem(voie injectable) et le vérapamil (voie injectable), certains antiparasitaires(halofantrine, luméfantrine et pentamidine), certains neuroleptiques(amisulpride, chlorpromazine, cyamémazine, dropéridol, flupentixol,fluphénazine, halopéridol, lévomépromazine, pimozide, pipampérone,pipotiazine, sertindole, sulpiride, sultopride, tiapride, zuclopenthixol), lesfluoroquinolones (autres que lévofloxacine et moxifloxacine), les laxatifsstimulants, la méthadone, et le fingolimod (voir rubrique 4.5).
Liées aux excipients
Ce médicament contient du lactose. Les patients présentant une intoléranceau galactose, un déficit total en lactase ou un syndrome de malabsorption duglucose et du galactose (maladies héréditaires rares) ne doivent pas prendrece médicament.
Précautions d'emploi· Perturbations électrolytiques, en particulier hypokaliémie : il estimportant de prendre en compte les situations pouvant être associées à unehypokaliémie, cette dernière pouvant favoriser la survenue d’effetsproarythmiques.
o L’hypokaliémie sera corrigée avant l’administrationd’amiodarone.
· Les effets indésirables mentionnés ci-dessous sont liés le plus souventà une surcharge médicamenteuse ; on les évitera ou on minimisera leurimportance en recherchant avec soin la posologie minimum d'entretien.
· On conseillera, pendant le traitement, de ne pas s'exposer au soleil ou des'en protéger.
· Chez l'enfant, la tolérance et l'efficacité de l'amiodarone n'ont pasété évaluées par des essais cliniques contrôlés.
· En raison de l’augmentation possible du seuil de défibrillation et/oude stimulation des défibrillateurs cardiaques implantables ou des pacemakers,il est recommandé de contrôler ce seuil avant et à plusieurs reprises aprèsla mise en route d’un traitement par amiodarone ainsi que lors de toutemodification de la posologie.
Anesthésie
Avant chirurgie, l’anesthésiste doit être informé que le patient esttraité par amiodarone.
Le traitement chronique par amiodarone est susceptible de s’additionner, entermes d’effets indésirables, au risque hémodynamique des anesthésiquesgénéraux ou locaux. Ils concernent, en particulier, les effets bradycardisantset hypotenseurs, la baisse du débit cardiaque et des troubles de laconduction.
Par ailleurs, quelques cas de détresse respiratoire aiguë ont étéobservés dans les suites immédiates d’interventions chirurgicales chez lespatients traités par amiodarone. En conséquence, une surveillance étroite estrecommandée lors de la ventilation artificielle de ces patients (voirrubrique 4.8).
Transplantation
Dans les études rétrospectives, l'utilisation d'amiodarone chez le receveurde greffe avant la transplantation cardiaque a été associée à un risqueaccru de dysfonctionnement primaire du greffon (DPI).
Le DPI est une complication potentiellement mortelle de la transplantationcardiaque qui se manifeste par un dysfonctionnement gauche, droit oubiventriculaire survenant dans les 24 premières heures de la greffe et pourlequel il n’y a pas de cause secondaire identifiable (voir rubrique 4.8). UnDPI grave peut être irréversible.
Pour les patients figurant sur la liste d'attente d'une transplantationcardiaque, il convient d'utiliser un autre médicament antiarythmique dès quepossible avant la greffe.
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formesd'interactions
Médicaments antiarythmiquesDe nombreux antiarythmiques sont dépresseurs de l’automatisme, de laconduction et de la contractilité cardiaques.
L’association d’antiarythmiques de classes différentes peut apporter uneffet thérapeutique bénéfique, mais s’avère le plus souvent trèsdélicate, nécessitant une surveillance clinique étroite et un contrôle del’ECG. L’association d’antiarythmiques donnant des torsades de pointes(amiodarone, disopyramide, quinidiniques, sotalol…) est contre-indiquée.
L’association d’antiarythmiques de même classe est déconseillée, saufcas exceptionnel, en raison du risque accru d’effets indésirablescardiaques.
L’association à des médicaments ayant des propriétés inotropesnégatives, bradycardisantes et/ou ralentissant la conductionauriculo-ventriculaire est délicate et nécessite une surveillance clinique etun contrôle de l’ECG.
Médicaments susceptibles de donner des torsades de pointesCe trouble du rythme cardiaque grave peut être provoqué par un certainnombre de médicaments, antiarythmiques ou non. L'hypokaliémie (cf.médicaments hypokaliémants) est un facteur favorisant, de même que labradycardie (cf. médicaments bradycardisants) ou un allongement préexistant del'intervalle QT, congénital ou acquis.
Les médicaments concernés sont notamment des antiarythmiques de classe Iaet III, certains neuroleptiques.
Pour le dolasétron, l’érythromycine, la spiramycine et la vincamine,seules les formes administrées par voie intraveineuse sont concernées parcette interaction.
L'utilisation d'un médicament torsadogène avec un autre médicamenttorsadogène est contre-indiquée en règle générale.
Toutefois certains d’entre eux, en raison de leur caractèreincontournable, font exception à la règle, en étant seulement déconseillésavec les torsadogènes. Il s’agit de la méthadone, des antiparasitaires(halofantrine, luméfantrine, pentamidine) et des neuroleptiques.
Médicaments bradycardisantsDe nombreux médicaments peuvent entraîner une bradycardie. C’est le casnotamment des antiarythmiques de classe Ia, des bêta-bloquants, de certainsantiarythmiques de classe III, de certains antagonistes du calcium, desdigitaliques, de la pilocarpine, des anticholinestérasiques…etc.
Effets de l’amiodarone sur d’autres médicaments :
L’amiodarone et/ou son métabolite, la deséthylamiodarone, inhibe leCYP1A, le CYP1A2, le CYP3A4, le CYP2C9, le CYP2D6 et la glycoprotéine P, etpeut augmenter l’exposition de leurs substrats.
En raison de la longue durée d’action de l’amiodarone, ces interactionspeuvent être observées pendant plusieurs mois après l’arrêt del’amiodarone.
Effets d’autres médicaments sur l’amiodaroneLes inhibiteurs du CYP3A4 et CYP2C8 peuvent potentiellement inhiber lemétabolisme de l’amiodarone et augmenter son exposition.
Il est recommandé d’éviter les inhibiteurs du CYP3A4 (par exemple le jusde pamplemousse et certains médicaments) au cours d’un traitement paramiodarone.
Associations contre-indiquées+ Médicaments susceptibles de donner des torsades de pointes (saufantiparasitaires, neuroleptiques et méthadone, voir associationsdéconseillées),
+ Antiarythmiques de classe Ia (quinidine, hydroquinidine, disopyramide),
+ Antiarythmiques de classe III (dofétilide, ibutilide, sotalol),
+ Autres médicaments tels que : arsénieux, bépridil, cisapride,citalopram, escitalopram, diphémanil, dolasétron IV, dompéridone,dronédarone, érythromycine IV, lévofloxacine, méquitazine, mizolastine,moxifloxacine, prucalopride, spiramycine IV, torémifène, vincamine IV
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes.
+ Télaprévir
Troubles de l'automatisme et de la conduction cardiaque avec risque debradycardie excessive.
+ Cobicistat
Risque de majoration des effets indésirables de l’amiodarone pardiminution de son métabolisme.
Associations déconseillées+ Sofosbuvir
La co-administration d’amiodarone avec des traitements contenant dusofosbuvir peut entraîner une bradycardie symptomatique grave. N’utiliser quesi aucun traitement alternatif n’est disponible.
Une surveillance étroite est recommandée en cas de co-administration de cesmédicaments (voir rubrique 4.4).
+ Substrats du CYP3A4
L’amiodarone, inhibiteur du CYP3A4, augmente les concentrationsplasmatiques des substrats du CYP3A4, pouvant conduire à une possibleaugmentation de leur toxicité.
+ Ciclosporine
Augmentation des concentrations sanguines de ciclosporine, par diminution deson métabolisme hépatique, avec risque d'effets néphrotoxiques.
Dosage des concentrations sanguines de ciclosporine, contrôle de la fonctionrénale et adaptation de la posologie de la ciclosporine pendant le traitementpar l'amiodarone.
+ Diltiazem injectable
Risque de bradycardie et de bloc auriculoventriculaire.
Si cette association ne peut être évitée, surveillance clinique étroiteet ECG continue.
+ Fingolimod
Potentialisation des effets bradycardisants pouvant avoir des conséquencesfatales. Les bêta-bloquants sont d’autant plus à risque qu’ils empêchentles mécanismes de compensation adrénergique.
Surveillance clinique et ECG continu pendant les 24 heures suivant lapremière dose.
+ Vérapamil injectable
Risque de bradycardie et de bloc auriculoventriculaire.
Si cette association ne peut être évitée, surveillance clinique étroiteet ECG continue.
+ Antiparasitaires susceptibles de donner des torsades de pointes(halofantrine, luméfantrine, pentamidine)
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes.
Si cela est possible, interrompre l’un des deux traitements. Sil'association ne peut être évitée, contrôle préalable du QT et surveillanceECG monitorée.
+ Neuroleptiques susceptibles de donner des torsades de pointes (amisulpride,chlorpromazine, cyamémazine, dropéridol, flupentixol, fluphénazine,halopéridol, lévomépromazine, pimozide, pipampérone, pipotiazine,sertindole, sulpiride, sultopride, tiapride, zuclopenthixol)
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes.
+ Méthadone
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes.
+ Fluoroquinolones autres que lévofloxacine et moxifloxacine (associationscontre indiquées)
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes.
+ Laxatifs stimulants
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes (l’hypokaliémie est un facteur favorisant).
Corriger toute hypokaliémie avant d’administrer le produit et réaliserune surveillance clinique, électrolytique et électrocardiographique.
+ Fidaxomicine
Augmentation des concentrations plasmatiques de la fidaxomicine.
Associations faisant l’objet de précautions d'emploi
+ Substrats de la P-gp
L’amiodarone est un inhibiteur de la P-gp. La co-administration avec dessubstrats de la P-gp peut entraîner une augmentation de leur exposition.
+ Digitaliques
Dépression de l'automatisme (bradycardie excessive) et troubles de laconduction auriculoventriculaire.
En cas d'utilisation de la digoxine, augmentation de la digoxinémie pardiminution de la clairance de la digoxine.
Surveillance clinique et ECG, et s'il y a lieu, contrôler la digoxinémie etadapter la posologie de la digoxine.
+ Dabigatran
Augmentation des concentrations plasmatiques de dabigatran, avec majorationdu risque de saignement.
Dans l’indication post-chirurgicale : surveillance clinique et adaptationde la posologie du dabigatran si nécessaire, sans excéder 150 mg/j.
+ Substrats du CYP2C9
L’amiodarone augmente les concentrations des substrats du CYP2C9 tels queles antivitamines K et la phénytoïne.
+ Antivitamines K
Augmentation de l'effet de l’antivitamine K et du risquehémorragique.
Contrôle plus fréquent de l'INR. Adaptation de la posologie del’antivitamine K pendant le traitement par l'amiodarone et 8 jours aprèsson arrêt.
+ Phénytoïne (et, par extrapolation, fosphénytoïne)
Augmentation des concentrations plasmatiques de la phénytoïne avec signesde surdosage, en particulier neurologiques (diminution du métabolismehépatique de la phénytoïne).
Surveillance clinique, contrôle des concentrations plasmatiques dephénytoïne et adaptation éventuelle de sa posologie.
+ Substrats du CYP2D6
· Flécaïnide
L’amiodarone augmente les concentrations plasmatiques de la flécaïnidepar inhibition du cytochrome CYP2D6. La posologie de la flécaïnide doit êtreajustée.
+ Substrats du CYP3A4
L’amiodarone, inhibiteur du CYP3A4, augmente les concentrationsplasmatiques des substrats de ce cytochrome, pouvant conduire à une possibleaugmentation de leur toxicité.
· Statines (simvastatine, atorvastatine, lovastatine)
Le risque de toxicité musculaire (ex. rhabdomyolyse) est augmenté lors del’administration concomitante d’amiodarone avec les statines métaboliséespar le CYP3A4. Il est recommandé d’utiliser une autre statine non concernéepar ce type d’interaction.
+ Autres molécules métabolisées par le CYP3A4 (lidocaïne, sirolimus,tacrolimus, sildénafil, midazolam, dihydroergotamine, ergotamine, colchicine,triazolam)
L’amiodarone, inhibiteur du CYP3A4, augmente les concentrationsplasmatiques de ces molécules pouvant conduire à une possible augmentation deleur toxicité.
+ Lidocaïne
Risque d’augmentation des concentrations plasmatiques de lidocaïne, avecpossibilité d’effets indésirables neurologiques et cardiaques, pardiminution de son métabolisme hépatique par l’amiodarone.
Surveillance clinique, ECG et éventuellement contrôle des concentrationsplasmatiques de lidocaïne. Si besoin, adaptation de la posologie de lalidocaïne pendant le traitement par amiodarone et après son arrêt.
+ Tacrolimus
Augmentation des concentrations sanguines de tacrolimus par inhibition de sonmétabolisme par l’amiodarone.
Dosage des concentrations sanguines de tacrolimus, contrôle de la fonctionrénale et adaptation de la posologie de tacrolimus pendant l’association età l’arrêt de l’amiodarone.
+ Bêtabloquants (sauf esmolol et sotalol)
Troubles de l'automatisme et de la conduction (suppression des mécanismessympathiques compensateurs).
Surveillance clinique et ECG.
+ Bêtabloquants dans l'insuffisance cardiaque (bisoprolol, carvédilol,métoprolol, nébivolol)
Troubles de l'automatisme et de la conduction cardiaque avec risque debradycardie excessive.
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes. Surveillance clinique et ECG régulière.
+ Esmolol
Troubles de la contractilité, de l'automatisme et de la conduction(suppression des mécanismes sympathiques compensateurs).
Surveillance clinique et ECG.
+ Diltiazem per os
Risque de bradycardie ou de bloc auriculoventriculaire, notamment chez lespersonnes âgées.
Surveillance clinique et ECG.
+ Vérapamil per os
Risque de bradycardie ou de bloc auriculoventriculaire, notamment chez lespersonnes âgées. Surveillance clinique et ECG.
+ Certains macrolides (azithromycine, clarithromycine, roxithromycine)
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes.
Surveillance clinique et électrocardiographique pendantl’association.
+ Hypokaliémiants : diurétiques hypokaliémiants (seuls ou associés),amphotéricine B (voie IV), glucocorticoïdes (voie générale),tétracosactide
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes (l’hypokaliémie est un facteur favorisant).
Corriger toute hypokaliémie avant d’administrer le produit et réaliserune surveillance clinique, électrolytique et électrocardiographique.
+ Bradycardisants
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes.
Surveillance clinique et électrocardiographique.
+ Orlistat
Risque de diminution des concentrations plasmatiques de l'amiodarone et deson métabolite actif.
Surveillance clinique et, si besoin, ECG.
+ Tamsulosine
Risque de majoration des effets indésirables de la tamsulosine, parinhibition de son métabolisme hépatique.
Surveillance clinique et adaptation de la posologie de la tamsulosine pendantle traitement par l’inhibiteur enzymatique et après son arrêt, le caséchéant.
+ Voriconazole
Risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades depointes, par possible diminution du métabolisme de l’amiodarone.
Surveillance clinique et ECG, et adaptation éventuelle de la posologie del’amiodarone.
Association à prendre en compte+ Pilocarpine
Risque de bradycardie excessive (addition des effets bradycardisants).
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
GrossesseLes études chez l'animal n’ont pas mis en évidence d’effettératogène. En l’absence d’effet tératogène chez l’animal, un effetmalformatif dans l’espèce humaine n’est pas attendu. En effet, à ce jour,les substances responsables de malformations dans l’espèce humaine se sontrévélées tératogènes chez l’animal au cours d’études bien conduitessur deux espèces.
En clinique, il n’existe pas actuellement de données suffisammentpertinentes pour évaluer un éventuel effet malformatif de l’amiodaronelorsqu’elle est administrée au premier trimestre de la grossesse.
La thyroïde fœtale commençant à fixer l’iode à partir de 14 semainesd’aménorrhée, aucun retentissement sur la thyroïde fœtale n’est attenduen cas d’administrations préalables.
Une surcharge iodée avec l’utilisation de ce produit passé ce terme, peutentraîner une hypothyroïdie fœtale, biologique ou même clinique(goitre).
En conséquence, l’utilisation de ce médicament est contre-indiquée àpartir du 2ème trimestre.
AllaitementL’amiodarone et son métabolite, ainsi que l’iode, passent dans le laità des concentrations supérieures au plasma maternel. En raison du risqued’hypothyroïdie chez le nourrisson, l’allaitement est contre-indiqué encas de traitement par ce médicament.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser desmachines
Sans objet.
4.8. Effets indésirables
Les effets indésirables ont été classés par système-organe et parfréquence selon les conventions suivantes :
Très fréquemment (≥10%) ; fréquemment (≥1%, <10%) ; peufréquemment (≥0,1%, <1%) ; rarement (≥0,01%, <0,1%) ; très rarement(<0,01%), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base desdonnées disponibles).
Affections oculairesTrès fréquemment
Micro-dépôts cornéens, quasiment constants chez l'adulte, restanthabituellement localisés à l'aire sous-pupillaire et ne contre-indiquant pasla poursuite du traitement. Exceptionnellement, ils peuvent s'accompagner deperception de halos colorés en lumière éblouissante, ou de sensation debrouillard.
Constitués de dépôts lipidiques complexes, les micro-dépôts cornéenssont toujours entièrement réversibles à l'arrêt du traitement.
Très rarement
Neuropathies optiques (névrite optique) avec flou visuel et baisse de lavision et œdème papillaire au fond d’œil. L’évolution peut se faire versune réduction plus ou moins sévère de l’acuité visuelle. La relation avecl’amiodarone n’apparaît pas actuellement établie. Il est cependantrecommandé, en l’absence d’autre étiologie manifeste, de suspendre letraitement.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané :Très fréquemment
Photosensibilisation. Il est conseillé de ne pas s'exposer au soleil (et,de façon générale, aux rayons ultraviolets) en cours de traitement.
Fréquemment
Pigmentations cutanées, liliacées ou gris ardoisé, survenant pour desposologies quotidiennes élevées, prescrites pendant une longue période ;après arrêt du traitement, la disparition de ces pigmentations est lente(10 à 24 mois).
Très rarement
· Erythème au cours de radiothérapies,
· Rashs cutanés, généralement peu spécifiques,
· Dermatite exfoliatrice, sans que la relation avec le produit paraissenettement établie,
· Alopécie.
Fréquence indéterminée
· Eczéma,
· Réactions cutanées sévères parfois fatales comme la nécrolyseépidermique toxique (syndrome de Lyell) et le syndrome de Stevens-Johnson,
· Dermatites bulleuses,
· Syndrome DRESS (Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms).
Affections endocriniennes· Manifestations thyroïdiennes
Très fréquemment
En dehors de tout signe clinique de dysthyroïdie, une hormonémiethyroïdienne „dissociée“ (augmentation de T4, T3 normale ou légèrementabaissée) ne justifie pas l'arrêt du traitement.
Fréquemment
Les hypothyroïdies revêtent une forme classique : prise de poids,frilosité, apathie, somnolence ; l'élévation franche de la TSH signe lediagnostic. L'arrêt de l'administration entraîne le retour progressif àl'euthyroïdie dans un délai de 1 à 3 mois ; cet arrêt n'est pas impératif: si l'indication le justifie, l'amiodarone peut être poursuivie en associantune opothérapie substitutive à base de L-thyroxine, la TSH constituant unguide posologique.
Les hyperthyroïdies sont plus trompeuses : pauci-symptomatiques (légeramaigrissement inexpliqué, atténuation de l'efficacité antiangoreuse et/ouantiarythmique) ; formes psychiatriques du sujet âgé, voirethyréotoxicose.
L'effondrement de la TSH ultrasensible permet d'affirmer le diagnostic.L'arrêt de l'amiodarone est impératif : il suffit habituellement à amorcer,dans un délai de 3–4 semaines, la guérison clinique. Les cas graves pouvantentraîner le décès du patient, nécessitent une mise en route en urgenced’un traitement adapté.
Lorsque la thyréotoxicose est préoccupante, en elle-même ou du fait de sonretentissement sur un équilibre myocardique précaire, l'efficacitéinconstante des antithyroïdiens de synthèse conduit à préconiser unecorticothérapie franche (1 mg/kg) et suffisamment prolongée (3 mois). Descas d’hyperthyroïdies ont été rapportés jusqu’à plusieurs mois aprèsl’arrêt de l’amiodarone.
· Autres affections endocriniennes
Très rares cas de SIADH (sécrétion inappropriée d’hormoneantidiurétique) particulièrement en cas d’association avec des médicamentspotentiellement inducteur d’hyponatrémie. Voir également la rubrique «investigations ».
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinalesFréquemment
Des cas de pneumopathie interstitielle ou alvéolaire diffuse et debronchiolite oblitérante organisée (BOOP), d’évolution parfois fatale, ontété rapportés. L'apparition d'une dyspnée d'effort ou d’une toux sèche,isolée ou associée à une altération de l'état général (fatigue,amaigrissement, fébricule) impose un contrôle radiologique et, le caséchéant, l’arrêt du traitement. Ces pneumopathies peuvent en effet évolueren fibrose pulmonaire.
L'arrêt précoce de l'amiodarone, associé ou non à une corticothérapie,entraîne la régression des troubles. Les signes cliniques disparaissenthabituellement en 3 ou 4 semaines, l'amélioration radiologique etfonctionnelle est plus lente (plusieurs mois).
Quelques cas de pleurésie, en règle générale associés aux pneumopathiesinterstitielles, ont été rapportés.
Très rarement
· Bronchospasme plus particulièrement chez les patients asthmatiques.
· Syndromes de détresse respiratoire aiguë, d’évolution parfois fatale,parfois immédiatement au décours d’un acte chirurgical (une possibleinteraction avec de fortes doses d’oxygène a été évoquée) (voirrubrique 4.4).
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des donnéesdisponibles)
Des cas d’hémorragie pulmonaire se manifestant parfois par deshémoptysies ont été rapportés. Ces manifestations pulmonaires apparaissentsouvent associées à une pneumopathie à l’amiodarone.
Affections du système nerveuxFréquemment
· Tremblements ou autres symptômes extra-pyramidaux,
· Troubles du sommeil dont cauchemars,
· Neuropathies périphériques sensitives, motrices ou mixtes.
Peu fréquemment
· Myopathies.
· Les neuropathies périphériques sensitives, motrices ou mixtes etmyopathies peuvent survenir seulement après quelques mois de traitement maisparfois après plusieurs années de traitement. Elles sont généralementréversibles à l'arrêt du traitement. Cependant cette récupération peutêtre incomplète, très lente et ne se manifester que plusieurs mois aprèsl'arrêt du traitement.
Très rarement
· Ataxie cérébelleuse,
· Hypertension intracrânienne bénigne, céphalées. L'apparition decéphalées isolées impose la recherche d'une pathologie sous-jacente.
Fréquence indéterminée
Syndrome parkinsonien, parosmie.
Affections hépatobiliairesDes cas d'atteintes hépatiques ont été rapportés ; ces cas ont étédiagnostiqués par l’élévation des transaminases sériques. En effet, ontété rapportés :
Très fréquemment
Elévation des transaminases, isolée et généralement modérée (1,5 foisà 3 fois la normale) régressant après réduction posologique, voirespontanément.
Fréquemment
Atteinte hépatique aiguë avec hypertransaminasémie et/ou ictère,d’évolution parfois fatale, nécessitant l’arrêt du traitement.
Très rarement
Atteinte hépatique chronique lors de traitements prolongés.
L'histologie est celle d'une hépatite pseudo-alcoolique. La discrétion dutableau clinique et biologique (hépatomégalie inconstante,hypertransaminasémie entre 1,5 et 5 fois la normale) justifie lasurveillance régulière de la fonction hépatique.
Une hypertransaminasémie, même modérée, survenant après un traitementde plus de 6 mois doit faire évoquer le diagnostic d’atteinte hépatiquechronique. Les troubles cliniques et biologiques régressent habituellementaprès arrêt du traitement. Quelques cas d'évolution irréversible ont étérapportés.
Affections cardiaquesFréquemment
Bradycardie généralement modérée, dose-dépendante.
Peu fréquemment
Troubles de la conduction (blocs sino-auriculaires, blocsauriculoventriculaires de différents degrés).
Très rarement
Bradycardie marquée, plus exceptionnellement arrêt sinusal, rapportés danscertains cas (dysfonctionnement sinusal, sujets âgés).
Fréquence indéterminée
Torsades de pointes (voir rubriques 4.4 et 4.5).
Affections gastro-intestinalesTrès fréquemment
Troubles digestifs bénins (nausées, vomissements, dysgueusie)habituellement contemporains du traitement d'attaque et disparaissant avec laréduction de posologie.
Fréquence indéterminée
Pancréatite/ pancréatite aiguë, sécheresse de la bouche, constipation
Affections des organes de reproduction et du seinTrès rarement
Epididymite. La relation avec le produit n'apparaît pas établie.
Fréquence indéterminée
Baisse de la libido
Affections vasculairesTrès rarement
Vascularite.
Investigations
Rarement
Rares hyponatrémies pouvant faire évoquer un SIADH.
Très rarement
Atteinte rénale avec élévation modérée de la créatinine.
Affections hématologiques et du système lymphatiqueTrès rarement
Thrombopénie.
Fréquence indéterminée
Neutropénie, agranulocytose.
Affections du système immunitaireFréquence indéterminée
Des cas d’angioedème et/ou d’urticaire ont été rapportés.
Réaction anaphylactique/anaphylactoïde, voire choc.
Troubles générauxFréquence indéterminée
Granulome, essentiellement rapporté au niveau de la moelle osseuse.
Troubles du métabolisme et de la nutritionFréquence indéterminée
Diminution de l’appétit
Affections psychiatriquesFréquent
Diminution de la libido
Fréquence indéterminée
Etat confusionnel, délire, hallucination
Affections musculo-squelettiques et systémiquesFréquence indéterminée
Syndrome lupique.
Lésions, intoxications et complications liées aux procéduresFréquence indéterminée
Dysfonctionnement primaire du greffon potentiellement mortel aprèstransplantation cardiaque (voir rubrique 4.4).
Déclaration des effets indésirables suspectésLa déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation dumédicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapportbénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent touteffet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agencenationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) etréseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance – Site internet : <ahref=„http://www.signalement-sante.gouv.fr“>www.signalement-sante.gouv.fr.
4.9. Surdosage
L'ingestion aiguë de fortes doses d'amiodarone est peu documentée. Quelquescas de bradycardie sinusale, de troubles du rythme ventriculaires, notamment detorsades de pointe et d'atteinte hépatique ont été rapportés. Le traitementdoit être symptomatique. Compte tenu de la cinétique du produit, unesurveillance suffisamment prolongée, notamment cardiaque, est recommandée.
L'amiodarone et ses métabolites ne sont pas dialysables.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : ANTIARYTHMIQUE CLASSE III, code ATC :C01BD01.
Propriétés antiarythmiques· allongement de la phase 3 du potentiel d'action de la fibre cardiaquerésultant essentiellement d'une diminution du courant potassique (classe III deVaughan Williams);
· effet bradycardisant par diminution de l'automatisme sinusal. Cet effetn'est pas antagonisé par l'atropine;
· propriétés antagonistes non compétitives alpha et bêtaadrénergiques;
· ralentissement de la conduction sino-auriculaire, auriculaire et nodaled'autant plus marqué que le rythme est plus rapide;
· pas de modification de la conduction au niveau intra-ventriculaire;
· augmentation des périodes réfractaires et diminution de l'excitabilitémyocardique à l'étage auriculaire, nodal et ventriculaire;
· ralentissement de la conduction et allongement des périodes réfractairesdans les voies accessoires auriculo-ventriculaires.
Autres propriétés· diminution de la consommation d'oxygène par chute modérée desrésistances périphériques et réduction de la fréquence cardiaque;
· augmentation du débit coronaire par effet direct sur la musculature lissedes artères myocardiques et maintien du débit cardiaque par diminution de lapression et des résistances périphériques et absence d'effet inotropenégatif.
Une méta-analyse regroupant treize études prospectives randomisées,contrôlées, incluant 6553 patients ayant un infarctus du myocarde récent(78%) ou une insuffisance cardiaque chronique (22%) a été pratiquée.
Le suivi moyen des patients variait entre 0,4 et 2,5 années. La posologiejournalière d'entretien était en moyenne comprise entre 200 et 400 mg.
Cette méta-analyse a montré une réduction significative en faveur del'amiodarone, de 13 % de la mortalité totale (IC95% 0,78 – 0,99; P = 0,030)et de 29 % de la mortalité rythmique (IC95% 0,59 – 0,85; P = 0,0003).
Toutefois, ces résultats doivent être interprétés avec prudence enprenant en compte l'hétérogénéité des études incluses (hétérogénéitéliée principalement à la population sélectionnée, à la durée des suivis,à la méthodologie utilisée et aux résultats des études).
Le pourcentage d'arrêts de traitement a été plus élevé dans le groupeamiodarone (41 %) que dans le groupe placebo (27 %).
Sept pour cent des patients sous amiodarone ont eu une hypothyroïdie, contre1 % dans le groupe placebo. Une hyperthyroïdie a été dépistée chez 1,4 %des patients sous amiodarone contre 0,5 % dans le groupe placebo.
Une pneumopathie interstitielle est survenue chez 1,6 % des malades sousamiodarone contre 0,5 % dans le groupe placebo.
Population pédiatriqueAucune étude clinique contrôlée n’a été réalisée chez l’enfant.Dans les études publiées, la tolérance de l’amiodarone a été évaluéechez 1118 enfants présentant des arythmies variées.
Dans des essais cliniques pédiatriques, les doses suivantes ont étéutilisées :
· traitement d’attaque : 10 à 20 mg/kg/jour pendant 7 à 10 jours (ou500 mg/m2/jour si la dose est exprimée en surface corporelle)
· traitement d’entretien : la dose minimale efficace doit être utilisée; selon la réponse individuelle, celle-ci peut varier entre 5 et10 mg/kg/jour (ou 250 mg/m2/jour si la dose est exprimée en surfacecorporelle).
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
L'amiodarone est une molécule à transit lent et à forte affinitétissulaire.
Sa biodisponibilité par voie orale varie selon les individus de 30 à 80 %(valeur moyenne 50 %). Après prise unique, les concentrations plasmatiquesmaximales sont atteintes en 3 à 7 heures. L'activité thérapeutique estobtenue, en moyenne, en une semaine (quelques jours à deux semaines).
La demi-vie de l'amiodarone est longue avec une grande variabilitéinter-individuelle (20 à 100 jours). Pendant les premiers jours detraitement, le produit s'accumule dans la plupart des tissus de l'organisme,particulièrement dans le tissu adipeux. L'élimination apparaît au bout dequelques jours et le bilan entrée/sortie s'équilibre au bout d'une périoded'un à quelques mois selon les individus.
Ces caractéristiques justifient l'emploi de doses de charge visant à créerrapidement l'imprégnation tissulaire nécessaire à l'activitéthérapeutique.
Une partie de l'iode se détache de la molécule et on la retrouve dans lesurines sous forme d'iodure; elle correspond à 6 mg/24 heures pour une prisequotidienne de 200 mg d'amiodarone. Le reste de la molécule, donc la plusgrande partie de l'iode, est éliminée par voie fécale après passage parle foie.
L'élimination urinaire négligeable autorise l'utilisation du produit auxposologies usuelles chez l'insuffisant rénal.
Après arrêt du traitement, l'élimination se poursuit pendant plusieursmois. La persistance d'une activité rémanente pendant dix jours à un moisdoit être prise en considération.
L’amiodarone est principalement métabolisée par le cytochrome CYP3A4,mais également par le CYP2C8. L’amiodarone et son métabolite, ladeséthylamiodarone, sont des inhibiteurs potentiels in vitro des cytochromesCYP1A1, CYP1A2, CYP2C9, CYP2C19, CYP2D6, CYP3A4, CYP2A6, CYP2B6 et CYP2C8.L’amiodarone et la deséthylamiodarone peuvent aussi inhiber les protéines detransport telles que la P-gp et l’OCT2 (protéine de transporteur de cationorganique). Une étude a en effet montré une augmentation de 1,1 % de laconcentration en créatinine (un substrat de l’OCT2).
Les données in vivo décrivent une interaction de l’amiodarone avec lessubstrats des CYP3A4, CYP2C9, CYP2D6, et de la P-gp.
Population pédiatrique :
Aucune étude clinique contrôlée n’a été réalisée chezl’enfant.
Selon les données publiées disponibles et limitées, aucune différence surles paramètres pharmacocinétiques n’a été mise en évidence entre lesadultes et les enfants.
5.3. Données de sécurité préclinique
Dans une étude de carcinogénicité de 2 ans chez le rat, l’amiodarone aentraîné une augmentation du nombre des tumeurs folliculaires de la thyroïde(adénomes et/ou carcinomes) chez les rats des 2 sexes pour des expositionscliniquement pertinentes.
Les résultats des études de mutagénicité étant négatifs, l’hypothèsed’un mécanisme épigénétique plutôt que génotoxique est proposée pourexpliquer l’induction de ce type de tumeur.
Chez la souris, si aucun carcinome n’a été observé, une hyperplasiedose-dépendante des follicules thyroïdiens a été cependant mise enévidence. Ces effets sur la thyroïde du rat et de la souris sont probablementdus aux effets de l’amiodarone sur la synthèse et/ou la libération deshormones thyroïdiennes. La pertinence de ces résultats pour l’homme estfaible.
6. DONNEES PHARMACEUTIQUES
6.1. Liste des excipients
Lactose, amidon de maïs, povidone, silice colloïdale anhydre, stéarate demagnésium.
6.2. Incompatibilités
Sans objet.
6.3. Durée de conservation
3 ans.
6.4. Précautions particulières de conservation
A conserver à une température ne dépassant pas 30°C.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
30 comprimés sous plaquettes (PVC/Aluminium).
6.6. Précautions particulières d’élimination et demanipulation
Pas d’exigences particulières.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
ZENTIVA FRANCE
35 RUE DU VAL DE MARNE
75013 PARIS
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 367 360 4 7 : 30 comprimés sous plaquette (PVC/Aluminium).
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DEL’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
11. DOSIMETRIE
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Sans objet.
CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE
Liste I
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