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MOSCONTIN 100 mg, comprimé enrobé à libération prolongée - résumé des caractéristiques

Contient la substance active :

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Dostupné balení:

Résumé des caractéristiques - MOSCONTIN 100 mg, comprimé enrobé à libération prolongée

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

MOSCONTIN 100 mg, comprimé enrobé à libération prolongée

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Sulfate demorphine...­.............­.............­.............­.............­.............­.............­.............­.............­..100 mg

Quantité correspondant à morphinebase.­.............­.............­.............­.............­.............­.............­..75 mg

Pour un comprimé enrobé à libération prolongée.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Comprimé enrobé à libération prolongée.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

Douleurs intenses ou rebelles aux antalgiques de niveau plus faible, enparticulier douleurs d’origine cancéreuse.

4.2. Posologie et mode d'administration

Réservé à l’adulte et à l’enfant de plus de 6 ans (car la prise decomprimé nécessite la maîtrise du carrefour oro-pharyngé).

Comme pour tous les médicaments antalgiques, la plus faible dose efficacedoit généralement être utilisée, pour la durée la plus courte possible. Laposologie initiale doit tenir compte des traitements antalgiques antérieurs etconcomitants, et doit être adaptée en fonction de la réponse clinique dupatient.

Posologie initiale

Avec les formes à libération prolongée (LP), la posologie quotidiennetotale doit être répartie en deux prises, habituellement équivalentes, à12 heures d’intervalle.

Il est conseillé d’initier le traitement avec une forme de morphine àlibération immédiate (LI) avant d’avoir recours à une forme demorphine LP.

Adultes

En règle générale, la dose journalière de départ est de 60 mgpar jour.

Populations pédiatriques

Chez les enfants, la dose journalière de départ est de 1 mg/kg etpar jour.

Populations particulières

Sujet âgé

Il est recommandé de réduire les doses initiales de moitié.

Chez le sujet très âgé, il convient de débuter le traitement avec uneposologie de l’ordre de 2,5 à 5 mg de morphine orale LI 4 à 6 fois parjour soit 10 à 30 mg par jour.

Insuffisance rénale

Les doses seront réduites par rapport à un sujet dont la fonction rénaleest normale, et ajustées selon les besoins du patient.

Fréquence de l’évaluation

Il ne faut pas s’attarder sur une posologie qui s’avère inefficace. Lepatient doit donc être vu de manière rapprochée principalement àl’instauration du traitement, tant que la douleur n’est pas contrôlée.Dans la pratique, une évaluation quotidienne est recommandée en début detraitement.

Adaptation posologique

Si la douleur n’est pas contrôlée il peut être proposé une augmentationde 25 à 50 % de la posologie journalière antérieure de morphine LP, enconservant un intervalle de 12 h entre les prises.

Il est recommandé d’utiliser des interdoses de morphine LI pour adapter laposologie. Chaque interdose correspond à 10 % de la dose journalière enmorphine LP. Si le patient utilise régulièrement plus de 3 à 4 interdosespar jour, ces interdoses seront intégrées à la posologie journalièresuivante de morphine sans attendre plus de 48 heures.

Dans ces processus d’ajustement des doses, il n’y a pas de limitesupérieure tant que les effets indésirables sont contrôlés.

Correspondance entre les différentes voies d’administration

La posologie varie selon la voie d’administration.

Par rapport à la voie orale, la posologie de morphine par voie intraveineusedoit être divisée par trois, et la posologie par voie sous-cutanée doit êtredivisée par deux.

Le passage d’une voie d’administration à une autre doit tenir compte deces coefficients afin de maintenir la même quantité de morphinedisponible.

Changement de forme pharmaceutique

En cas de passage d’une forme à libération immédiate à une forme àlibération prolongée, la posologie quotidienne sera inchangée.

Interruption du traitement

L’interruption soudaine de l’administration d’opioïdes peutprécipiter un syndrome de sevrage. Par conséquent, il convient de réduireprogres­sivement la dose avant d’interrompre le traitement.

Méthode d’administration

Voie orale.

Les comprimés à libération prolongée doivent être avalés entiers, sansêtre cassés, mâchés ou écrasés (voir rubrique 4.4).

4.3. Contre-indications

Ce médicament ne doit jamais être utilisé dans les cas suivants :

· hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipientsmen­tionnés à la rubrique 6.1,

· enfant de moins de 6 ans (car la prise de comprimés nécessite lamaîtrise du carrefour oro-pharyngé),

· insuffisance respiratoire décompensée (en l’absence de ventilationar­tificielle),

· insuffisance hépatocellulaire sévère (avec encéphalopathie),

· en aigu : traumatisme crânien et hypertension intracrânienne enl’absence de ventilation contrôlée,

· épilepsie non contrôlée,

· associations avec la buprénorphine, la nalbuphine, la pentazocine, lanaltrexone, le nalméfène et l’oxybate de sodium (voir rubrique 4.5),

· allaitement en cas d’instauration, ou de poursuite d’un traitement aulong cours après la naissance.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Mises en garde spéciales

Les formes à libération prolongée ne sont pas des traitements del’urgence.

Les comprimés à libération prolongée doivent être avalés entiers, sansêtre croqués, mâchés ou écrasés. L’administration de comprimés àlibération prolongée de morphine écrasés, sucés ou croqués conduit à unelibération prolongée rapide et une absorption d’une quantité de morphinepoten­tiellement fatale (voir rubrique 4.9).

Dépression respiratoire

Le principal risque en cas d’abus d'opioïdes est la dépressionres­piratoire.

Les opioïdes peuvent provoquer des troubles respiratoires liés au sommeil,notamment une apnée centrale du sommeil (ACS) et une hypoxémie liée ausommeil, pouvant conduire à des éveils nocturnes et une somnolence diurne.L'utili­sation d'opioïdes peut augmenter le risque d’ACS d'une manièredose-dépendante chez certains patients. Les opioïdes peuvent égalementprovoquer l’aggravation d’une apnée du sommeil préexistante (voir rubrique4.8). Chez les patients qui présentent une ACS, une réduction de la dosetotale d'opioïdes doit être envisagée.

Dans le contexte du traitement de la douleur, l’augmentation des doses,même si celles-ci sont élevées, ne relève pas le plus souvent d’unprocessus de dépendance. En effet, en cas d’utilisation prolongée etrépétée, le patient peut développer une tolérance au médicament et avoirbesoin d’augmenter progressivement les doses pour maintenir l’analgésie.Une demande pressante et réitérée nécessite de réévaluer fréquemmentl’état du patient. Elle témoigne le plus souvent d’un authentique besoinen analgésique, à ne pas confondre avec un comportement addictif.

La morphine est un stupéfiant qui présente un risque d’abus équivalentaux autres opioïdes forts. La morphine peut donner lieu à une utilisationdé­tournée (mésusage) et à un usage abusif par des personnes présentant unrisque de troubles addictifs. La morphine, comme les autres opioïdes, doit doncêtre utilisée avec précaution chez les patients présentant des antécédentsde toxicomanie ou d’alcoolisme. Toutefois, des antécédents de toxicomanie oud’alcoolisme ne contre-indiquent pas la prescription de morphine si celle-ciapparaît indispensable au traitement de la douleur, mais une surveillancepar­ticulière du traitement est recommandée.

L’utilisation prolongée de ce médicament peut entraîner une dépendancephysique et psychique et un syndrome de sevrage peut apparaître lors d’unarrêt brutal du traitement. Le syndrome de sevrage est, caractérisé par lessymptômes suivants : anxiété, irritabilité, frissons, mydriase, bouffées dechaleur, sudation, larmoiement, rhinorrhée, nausées, vomissements, crampesabdominales, diarrhées, arthralgies. L’apparition de ce syndrome de sevragesera évitée par une diminution progressive des doses.

La morphine n’est pas adaptée au traitement des pharmacodépen­dancesmajeures aux opioïdes.

L’usage détourné des formes orales par injection parentérale peutentraîner des effets indésirables graves pouvant être fatals.

La prise concomitante d’alcool et de Moscontin doit être évitée car ellepeut entraîner une augmentation des effets indésirables de Moscontin.

Les concentrations plasmatiques de morphine peuvent être réduites par larifampicine. Il convient de surveiller l’effet analgésique de la morphine etd’ajuster les doses de morphine pendant et après le traitement parrifampicine.

Précautions d’emploi

La morphine peut diminuer le seuil épileptique chez les patients ayant desantécédents d’épilepsie.

Une hyperalgésie qui ne répond pas à la morphine malgré une augmentationrépétée des doses, et en particulier à doses élevées, peut apparaîtredans de très rares cas. Une diminution de la dose de morphine ou un changementd’an­talgique peut être nécessaire.

Les opioïdes, comme la morphine, peuvent avoir une action pharmacologiquesur l’axe hypothalamo-hypophysaire ou gonadique. L’utilisation à long termed’analgésiques opioïdes peut être associée à une diminution des niveauxd’hormones sexuelles et à une augmentation de la prolactine. Les symptômesincluent les événements suivants: diminution de la libido, impuissance etaménorrhée.

La morphine doit être utilisée avec précaution dans les cassuivants :

Risque lié à l’utilisation concomitante de sédatifs tels que lesbenzodiazépines ou les médicaments apparentés:

L’utilisation concomitante de Moscontin et de sédatifs tels que lesbenzodiazépines ou les médicaments apparentés peut entraîner une sédation,une dépression respiratoire, un coma ou le décès. En raison de ces risques,la prescription concomitante de ces sédatifs devrait être réservée auxpatients pour lesquels il n’existe pas d’autres options thérapeutiques. Sila décision de prescrire Moscontin de manière concomitante avec des sédatifsest prise, il convient d’utiliser la dose efficace la plus faible, et ladurée du traitement doit être aussi courte que possible.

Les signes et symptômes de dépression respiratoire et de sédation doiventêtre étroitement surveillés chez ces patients. A cet égard, il estfortement recommandé d’informer les patients et leurs soignants afin qu’ilssoient avertis de ces symptômes (voir rubrique 4.5).

Traitement antiplaquettaire par inhibiteur du P2Y12 par voie orale

Une réduction de l’efficacité du traitement par inhibiteur P2Y12 a étéobservée, dès le premier jour de traitement concomitant par inhibiteur P2Y12et morphine (voir rubrique 4.5).

Insuffisance rénale

L’élimination rénale de la morphine, sous la forme d’un métaboliteactif, impose de débuter le traitement à posologie réduite, en adaptant parla suite, comme chez tout patient, les doses ou la fréquence d’administrationà l’état clinique.

Insuffisance surrénale

Les analgésiques opioïdes peuvent entraîner une insuffisance surrénaleréversible nécessitant une surveillance et un traitement de substitution parglucocorti­coïdes. Les symptômes d’insuffisance surrénale peuvent comprendreles symptômes suivants: nausée, vomissements, perte d’appétit, fatigue,faiblesse, sensations vertigineuses et pression artérielle basse.

Lorsque l’étiologie de la douleur est traitée simultanément

Il convient alors d’adapter les doses de morphine aux résultats dutraitement appliqué.

En cas d’insuffisance respiratoire non décompensée, de syndromed’apnée du sommeil, de pathologie respiratoire chronique obstructivesévère, d’asthme bronchique grave, de cœur pulmonaire chronique

La fréquence respiratoire sera surveillée attentivement. La somnolenceconstitue un signe d’appel d’une décompensation.

Il importe de diminuer les doses de morphine lorsque d’autres traitementsan­talgiques d’action centrale sont prescrits simultanément, car cela favorisel’appa­rition brutale d’une insuffisance respiratoire.

Syndrome thoracique aigu (STA) chez les patients présentant unedrépanocytose

En raison d’une possible association entre le STA et l’utilisation demorphine chez les patients présentant une drépanocytose recevant un traitementpar morphine lors d’une crise vaso-occlusive, les patients concernés doiventfaire l’objet d’une surveillance étroite visant à détecter les symptômesde STA.

Chez les patients présentant une insuffisance hépatique

L’administration de morphine doit être prudente et accompagnée d’unesurveillance clinique.

Chez les personnes âgées

Leur sensibilité particulière aux effets antalgiques des opioïdes forts,mais aussi aux effets indésirables centraux (confusion) ou d’ordre digestif,associée à une baisse physiologique de la fonction rénale, doit inciter à laprudence, en réduisant notamment la posologie initiale de moitié et enaugmentant très progressivement la posologie (voir rubrique 4.2).

Une pathologie urétro-prostatique ou vésicale, fréquente dans cettepopulation, expose au risque de rétention urinaire.

Les co-prescriptions de traitements psychotropes, dépresseurs du SNC ou avecun effet anti-cholinergique augmentent la survenue d’effets indésirables.

Constipation

Il est impératif de s’assurer de l’absence de syndrome occlusif avant demettre en route le traitement. La constipation est un effet indésirable connude la morphine. Un traitement préventif doit être systématiquemen­tprescrit.

Hypertension intracrânienne

En cas d’augmentation de la pression intracrânienne, l’utilisation de lamorphine au cours des douleurs chroniques devra être prudente.

Chez les patients présentant une hypotension accompagnée d’unehypovolémie

En cas d’hypovolémie, la morphine peut induire un collapsus.L’hy­povolémie sera donc corrigée avant l‘administration de morphine.

Troubles mictionnels

Il existe un risque de dysurie ou de rétention d’urine, principalementavec les voies intrathécale et péridurale.

Sportifs

L’attention des sportifs doit être attirée sur le fait que cettespécialité contient de la morphine et que ce principe actif est inscrit sur laliste des substances dopantes.

Ce médicament n’est pas recommandé en situations pré opératoires oudans les premières 24 heures post opératoires.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formesd'interactions

Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substancespeuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central etcontribuer à diminuer la vigilance. Il s’agit des dérivés morphiniques(a­nalgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques,des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que lesbenzodiazépines (par exemple le méprobamate), des hypnotiques, desantidrépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine,tri­mipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertense­urscentraux, du baclofène, et du thalidomide.

Associations contre-indiquées

+ Morphiniques agonistes-antagonistes (buprénorphine, nalbuphine,pen­tazocine)

Diminution de l’effet antalgique par blocage compétitif des récepteurs,avec risque d’apparition d’un syndrome de sevrage.

+ Morphiniques antagonistes partiels (naltrexone, nalméfène)

Risque de diminution de l’effet antalgique.

+ Oxybate de sodium

Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas desurdosage.

Associations déconseillées

+ Consommation alcool (boisson ou excipient)

Majoration par l’alcool de l’effet sédatif des analgésiquesmor­phiniques.

L’altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite devéhicules et l’utilisation de machines.

L’alcool pouvant renforcer les effets pharmacodynamiques de Moscontin, laprise concomitante d’alcool ou de médicaments contenant de l’alcool et deMoscontin, doit être évitée.

+ Sédatifs tels que les benzodiazépines ou les médicaments apparentés

L’utilisation concomitante d’opioïdes avec des médicaments sédatifstels que les benzodiazépines ou les médicaments apparentés augmente le risquede sédation, de dépression respiratoire, de coma et de décès en raison del’effet cumulatif dépresseur du SNC. Il convient de limiter tant la dose quela durée de l’utilisation concomitante (voir rubrique 4.4).

Associations faisant l'objet de précautions d’emploi

+ Rifampicine

Diminution des concentrations plasmatiques, de l'efficacité de la morphineet de son métabolite actif. Surveillance clinique et adaptation éventuelle dela posologie de la morphine pendant le traitement par la rifampicine et aprèsson arrêt.

+ Inhibiteurs du P2Y12

Une exposition retardée et réduite au traitement antiplaquettaire parinhibiteur du P2Y12 par voie orale a été observée chez des patients atteintsdu syndrome coronarien aigu traités par morphine. Cette interaction peut êtreliée à une diminution de la motilité gastro-intestinale et s’applique auxautres opioïdes. Même si les conséquences cliniques ne sont pas connues, lesdonnées indiquent une réduction potentielle de l’efficacité des inhibiteursde P2Y12 chez les patients co-traités avec la morphine et inhibiteur de P2Y12(voir rubrique 4.4). Chez les patients atteints du syndrome coronarien aigu,chez qui la morphine ne peut être retirée et pour lesquels une inhibitionrapide de P2Y12 est jugée cruciale, l'utilisation d'un inhibiteur de P2Y12 parvoie parentérale peut être envisagée.

Associations à prendre en compte

+ Autres analgésiques morphiniques agonistes (alfentanil, codéine,dextro­moramide, dihydrocodéine, fentanyl, hydromorphone, oxycodone, péthidine,phé­nopéridine, rémifentanil, sufentanil, tapentadol, tramadol)

Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas desurdosage.

+ Antitussifs morphine-like (dextromethorphane, noscapine, pholcodine)

Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas desurdosage.

+ Antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine)

Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas desurdosage.

+ Barbituriques (allobarbital, amobarbital, bartal, butalbital, butobarbital,he­xobarbital, methylphenobar­bital, phenobarbital, primidone, secbutabarbital,sé­cobarbital, thiopenthal, vinbarbital, vinylbital)

Risque majoré de sédation et de dépression respiratoire pouvant entraînercoma et décès, notamment chez le sujet âgé. Il convient de limiter autantque possible les doses et la durée de l’association.

+ Autres médicaments sédatifs

Majoration de la dépression centrale. L'altération de la vigilance peutrendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.

+ Médicaments atropiniques

Risque important d'akinésie colique, avec constipation sévère.

4.6. Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

Les études effectuées chez l’animal ont mis en évidence un effettératogène de la morphine.

En clinique, aucun effet malformatif particulier de la morphine n’estapparu à ce jour. Toutefois, seules des études épidémiologiqu­espermettraient de vérifier l’absence de risque.

Des posologies élevées, même en traitement bref juste avant ou pendantl’accou­chement, sont susceptibles d’entraîner une dépression respiratoirechez le nouveau-né.

Les nouveau-nés dont la mère a reçu des analgésiques opioïdes en coursde grossesse doivent faire l’objet d’une surveillance afin de détecter lessignes de syndrome de sevrage néonatal. Le traitement peut inclurel’utili­sation d’un opioïde et des soins de support.

En conséquence, sous réserve de ces précautions, la morphine peut êtreprescrite si besoin au cours de la grossesse.

Allaitement

· Une dose unique apparaît sans risque pour le nouveau-né,

· En cas d’administration répétée sur quelques jours, suspendremomen­tanément l’allaitement,

· En raison du passage de la morphine dans le lait maternel, l’allaitementest contre-indiqué en cas d’instauration, ou de poursuite d’un traitementau long cours après la naissance.

Fertilité

· Il ressort des études effectuées chez l’animal que la morphine peutréduire la fertilité (voir rubrique 5.3 «Données de sécuritéprécli­nique»).

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser desmachines

En raison de la baisse de vigilance induite par ce médicament, l’attentionest attirée sur les risques liés à la conduite d’un véhicule et àl’utilisation d’une machine, principalement à l'instauration du traitementet en cas d'association avec d'autres dépresseurs du système nerveuxcentral.

4.8. Effets indésirables

Parmi les effets indésirables les plus fréquents lors de l’initiation dutraitement, la somnolence, une confusion, des nausées et vomissements sontrapportés. Ils peuvent être transitoires mais leur persistance doit fairerechercher une cause associée ou un surdosage. La constipation en revanche necède pas à la poursuite du traitement. Tous ces effets sont prévisibles etnécessitent d’être traités.

Les effets indésirables ont été classés en fonction de leur fréquence enutilisant la classification suivante :

Très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100, < 1/10) ; peu fréquent(≥ 1/1 000, < 1/100) ; rare (≥ 1/10 000,< 1/1 000) ; très rare(< 1/10 000) ; fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la basedes données disponibles).

SOC – Classes de systèmes d’organes

Très fréquent (≥ 1/10)

Fréquent (≥ 1/100, < 1/10)t

Peu fréquent

(≥ 1/1 000, < 1/100)

Fréquence indéterminée

Affections du système immunitaire

Hypersensibilité,

Réaction anaphylactique, réaction anaphylactoïde.

Affections psychiatriques

Confusion, insomnie,

Agitation, euphorie, hallucinations, humeur modifiée,

Pensées anormales, pharmacodépendance, dysphorie, cauchemars (plusspécialement chez le sujet âgé).

Affections du système nerveux

Sensation vertigineuse, céphalée, myoclonies (risque exceptionnel en cas desurdosage ou d’augmentation trop rapide des doses chez les sujets âgés ouinsuffisants rénaux), somnolence

Convulsions, hypertonie, paresthésies, syncope, dysgueusie

Sédation, augmentation de la pression intracrânienne, qu’il convient detraiter dans un premier temps, allodynie, hyperalgésie, syndrome d’apnée dusommeil (voir rubrique 4.4).

Affections oculaires

Perturbation visuelle,

Myosis.

Affections de l’oreille et du labyrinthe

Vertiges.

Affections vasculaires

Rougeur du visage, hypotension.

Affections respiratoire, thoraciques et médiastinales

Œdème pulmonaire, dépression respiratoire (avec au maximum apnée),bronchos­pasme,

Affections gastro-intestinales

Nausées, constipation,

Douleur abdominale, bouche sèche, vomissements,

Iléus, dyspepsie.

Affections hépatobiliaires

Augmentation des enzymes hépatiques,

Douleurs biliaires.

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Hyperhidrose, rash,

Urticaire.

Affection du rein et des voies urinaires

Rétention urinaire (notamment en cas d'adénome prostatique ou de sténoseurétrale),

Dysurie.

Affections des organes de reproduction et du sein

Aménorrhée, diminution de la libido, dysfonction érectile.

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

Asthénie, fatigue, malaise, prurit,

Œdème périphérique,

Syndrome de sevrage médicamenteux*, syndrome de sevrage néonatal.

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Diminution de l’appétit.

*anxiété, irritabilité, frissons, mydriase, bouffées de chaleur,sudation, larmoiement, rhinorrhée, nausées, vomissements, crampes abdominales,di­arrhées, arthralgies

Pharmacodépendance et syndrome de sevrage

L’utilisation d’analgésiques opioïdes peut être associée audéveloppement d’une dépendance ou d’une tolérance physique et/oupsychologique. L’interruption soudaine de l’administration d’opioïdes oul’administration d’antagonistes opioïdes peut précipiter un syndrome desevrage. Ce syndrome peut également survenir entre deux doses. Pour la prise encharge, voir rubrique 4.4.

Les symptômes physiologiques de sevrage comprennent les symptômes suivants: courbatures, tremblements, syndrome des jambes sans repos, diarrhée, coliqueabdominale, nausée, symptômes semblables à ceux de la grippe, tachycardie etmydriase. Les symptômes psychologiques comprennent les symptômes suivants :humeur dysphorique, anxiété et irritabilité. Dans le cadre de lapharmacodépen­dance, un « état de manque » est souvent présent.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation dumédicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapportbénéfi­ce/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent touteffet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agencenationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) etréseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance – Site internet : <ahref=„http://­www.signalement-sante.gouv.fr“>www­.signalement-sante.gouv.fr

4.9. Surdosage

Symptômes

La somnolence constitue un signe d’appel précoce de l’apparition d’unedépression respiratoire. Le décès peut survenir des suites d’uneinsuffisance respiratoire.

Les signes d’un surdosage en morphine sont : un myosis extrême, unerhabdomyolyse pouvant évoluer vers une insuffisance rénale, une bradycardie,une hypotension, une hypothermie, une somnolence pouvant évoluer vers un étatde stupeur ou de coma, pouvant être fatal dans les cas les plus graves.

Dans certaines situations à risque, des cas de pneumopathie d’inhalationont été rapportés.

L’administration de comprimés à libération prolongée de morphineécrasés conduit à une libération rapide de la morphine, et ceci peutentraîner un surdosage potentiellemen­t fatal.

Conduite d’urgence

· Stimulation-ventilation assistée, avant réanimation cardio-respiratoireen service spécialisé.

· Traitement spécifique par la naloxone : mise en place d’une voied’abord avec surveillance pendant le temps nécessaire à la disparition dessymptômes.

En raison de la forme à libération prolongée, Moscontin continuera àaugmenter la charge de morphine pendant 12 heures après son administration ;la naloxone ayant une courte durée d’action, le patient devra êtresurveillé jusqu’au rétablissement d’une ventilation spontanée

Chez les sujets physiquement dépendants de la morphine, la naloxone doitêtre administrée avec précaution, car elle peut provoquer une réversionbrutale ou totale des effets opioïdes, et provoquer des douleurs ou un syndromede sevrage aigu.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynami­ques

Classe pharmacothéra­peutique : ANALGESIQUE OPIOÏDE. Code ATC : N02AA01 (N: système nerveux central)

La morphine est un agoniste opioïde pur.

Action sur le système nerveux central :

La morphine est dotée d’une action analgésique dose-dépendante. Ellepeut agir sur le comportement psychomoteur et provoquer, selon les doses et leterrain, sédation ou excitation.

La morphine exerce une action dépressive sur les centres respiratoires etcelui de la toux. Les effets dépresseurs respiratoires de la morphines’atténuent en cas d’administration chronique d’une dose inchangée.

La morphine provoque un myosis, même dans l’obscurité totale. Un myosisen tête d’épingle est un signe de surdosage en opioïde mais n’est paspathognomonique (ex : une lésion du tronc cérébral d’origine hémorragiqueou ischémique peut provoquer le même symptôme). Une mydriase importanteplutôt qu’un myosis peut être observée en cas d’hypoxie dans le cadred’un surdosage en morphine.

La triple action sur le centre du vomissement, éventuellement sur le centrecochléo-vestibulaire ainsi que sur la vidange gastrique (cf. Infra) luiconfère des propriétés émétisantes variables.

La morphine provoque enfin un myosis d'origine centrale.

Action sur le muscle lisse

La morphine diminue le tonus et le péristaltisme des fibres longitudinaleset augmente le tonus des fibres circulaires, ce qui provoque un spasme dessphincters (pylore, valvule iléo-caecale, sphincter anal, sphincter d'Oddi,sphincter vésical).

5.2. Propriétés pharmacocinéti­ques

Il s’agit d’une forme à libération prolongée permettant uneadministration orale biquotidienne.

Absorption

L’effet de premier passage hépatique est supérieur à 50 %.

La biodisponibilité des formes orales par rapport à celles administréespar voie sous-cutanée est de 50 %.

La biodisponibilité des formes orales par rapport à celles administréespar voie intraveineuse est de 30 %.

Distribution

Après absorption, la morphine est liée aux protéines plasmatiques dans laproportion de 30 %.

Biotransformation

La morphine est métabolisée de façon importante en dérivésglucuro­noconjugués qui subissent un cycle entéro-hépatique. Le 6-glucuronideest un métabolite environ 50 fois plus actif que la substance-mère. Lamorphine est également déméthylée, ce qui conduit à un autre métaboliteactif, la normorphine.

Élimination

L’élimination des dérivés glucuronoconjugués se fait essentiellementpar voie urinaire, à la fois par filtration glomérulaire et sécrétiontubulaire.

L’élimination fécale est faible (< 10 %).

5.3. Données de sécurité préclinique

Chez les rats mâles, une diminution de la fertilité et des dommageschromo­somiques dans les gamètes ont été signalés.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Hydroxyéthylce­llulose, alcool cétostéarylique, stéarate demagnésium, talc,

Enrobage : Opadry OY-8215 gris : hydroxypropyl­méthylcellulo­se,polyéthylène­glycol 400, dioxyde de titane (E171), laque indigotine, oxyde defer noir (E172), oxyde de fer jaune (E172).

6.2. Incompati­bilités

Sans objet.

6.3. Durée de conservation

5 ans.

6.4. Précautions particulières de conservation

A conserver à une température ne dépassant pas 25°C et à l’abri del’humidité.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

14 ou 70 comprimés enrobés sous plaquettes (PVC/PVDC/Alu­minium).

6.6. Précautions particulières d’élimination et demanipulation

Pas d’exigences particulières.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

MUNDIPHARMA

13 RUE CAMILLE DESMOULINS

92130 ISSY-LES-MOULINEAUX

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 328 700 2 8: 14 comprimés enrobés sous plaquettes(PVC/PVDC­/Aluminium)

· 34009 555 597 8 8: 70 comprimés enrobés sous plaquettes(PVC/PVDC­/Aluminium)

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DEL’AUTORISATION

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACE­UTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Stupéfiant

Prescription sur ordonnance sécurisée.

Prescription limitée à 28 jours.

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