Résumé des caractéristiques - SUFENTA 10 microgrammes/2 ml, solution injectable (I.V. ou péridurale)
1. DENOMINATION DU MEDICAMENT
SUFENTA 10 microgrammes/2 ml, solution injectable (I.V. ou péridurale)
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Citrate desufentanil..............................................................................................15 microgrammes
Quantité correspondant à sufentanilbase...............................................................10 microgrammes
Pour une ampoule de 2 ml.
Excipient à effet notoire : sodium (7,08 mg par ampoule de 2 ml).
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
3. FORME PHARMACEUTIQUE
Solution injectable.
4. DONNEES CLINIQUES
4.1. Indications thérapeutiques
Analgésique central réservé à l'anesthésie-réanimation, le sufentanilpeut être utilisé dans les indications suivantes :
Chez l’adulte
· en tant qu'analgésique d'appoint au cours de l'entretien d'uneanesthésie générale balancée de moyenne ou longue durée en association àun hypnotique et (ou) un agent anesthésique volatil et un agentmyorelaxant ;
· en tant qu'agent anesthésique principal pour l'induction et l'entretiend'une anesthésie analgésique, avec 100 % d'oxygène, au coursd’interventions chirurgicales majeures telle que la chirurgiecardio-vasculaire ;
· en administration péridurale, en dose unique ou répétée ou enperfusion, seul ou en association avec un anesthésique local pour l'analgésiechirurgicale, obstétricale ou post-opératoire ;
· en sédation prolongée en unité de soins intensifs ou en réanimation,de patients ventilés.
Chez l’enfant
· en administration intraveineuse, en tant qu'agent analgésique pourl'induction et/ou l'entretien d'une anesthésie générale balancée chezl’enfant de plus d’un mois.
· en administration péridurale, pour l’analgésie post-opératoire suiteà une intervention de chirurgie générale, thoracique ou orthopédique chezl’enfant de plus d’un an.
4.2. Posologie et mode d'administration
Ce produit ne doit être administré que par des médecins spécialisés enanesthésie-réanimation ou en médecine d’urgence et familiarisés avecl’utilisation des anesthésiques, ou sous leur contrôle, et disposant de toutle matériel d’anesthésie-réanimation nécessaire.
Les recommandations des sociétés savantes concernées doivent êtrerespectées, notamment en cas d’utilisation en situation extrahospitalière(situation d’urgence ou transport médicalisé).
Le sufentanil est le plus souvent administré en association à d'autresagents : anesthésiques intraveineux, anesthésiques volatils,benzodiazépines.
La posologie est variable selon la technique anesthésique, l'état dupatient et les modalités de contrôle de la ventilation.
En fonction de ses différentes indications, le mode d'emploi et lesposologies sont les suivantes :
Voie intraveineuse
Anesthésie générale balancée
· Interventions de courte ou de moyenne durée (1 à 2 heures) : 0,1 à2 microgrammes/kg à l’induction en association à un hypnotique et (ou) unagent anesthésique volatil et un agent myorelaxant.
· Des doses de 10 à 25 microgrammes de sufentanil peuvent êtreréadministrées lors de l'entretien de l'anesthésie en fonction des signescliniques d'allégement de l'analgésie et en fonction de la tolérance à ladose initiale.
· Interventions chirurgicales majeures (durée supérieure à 2 heures) :la dose totale sera calculée sur la base d'une administration de1 microgramme/kg/h, à adapter selon l’intervention chirurgicale, l’étatdu patient et les produits associés, 75 % de la dose totale pouvant êtreadministrés en bolus à l'induction et l'entretien assuré soit par desréinjections de 10 à 50 microgrammes en fonction des signes cliniquesd'allégement de l'analgésie soit par une perfusion continue. Le sufentanilpeut être associé à un hypnotique et (ou) à un agent anesthésique volatilet à un agent myorelaxant.
· En cas de bradycardie, une dose (à déterminer) d'agent anticholinergique(atropine) peut être utilisée.
Anesthésie analgésique (chirurgie cardio-vasculaire)
· Dose bolus à l'induction de 8 à 20 microgrammes/kg en association avec100 % d'oxygène et un agent myorelaxant compatible avec l'étatcardio-vasculaire du patient.
· Un bolus supplémentaire de 5 à 10 microgrammes/kg doit êtreadministré avant la sternotomie.
· L'entretien est assuré soit par des doses répétées de 25 à50 microgrammes administrées en fonction des signes d'allégement del'analgésie et de la tolérance du patient au bolus initial soit par uneperfusion continue.
En comparaison aux autres morphiniques utilisés dans de tels protocoles, ladose des médicaments associés tels que anesthésiques volatils,benzodiazépines, doit en général être réduite.
La dose totale administrée en chirurgie cardio-vasculaire est en moyenne de12 à 30 microgrammes/kg avec un délai moyen d'extubation prévisible de12 à 18 heures.
Toutefois, la posologie devra être ajustée en fonction des autres agentsanesthésiques utilisés, des variations individuelles et du délaid’extubation.
Sédation prolongée en unité de soins intensifs ou en réanimation, depatients ventilés
0,2 à 2 microgrammes/kg/heure, selon le degré de sédation nécessaireet les doses respectives des produits éventuellement associés.
Voie péridurale
Chirurgie générale (thoracique, urologique, orthopédique)
Une dose initiale de 0,75 microgramme/kg diluée dans 10 ml permet uneanalgésie de 4 à 8 heures. Des boli supplémentaires de 25 à50 microgrammes peuvent être administrés en fonction des signes d'allégementde l'analgésie.
Obstétrique
Dose bolus de 15 à 20 microgrammes diluée dans un volume de 10 mlassociée à un anesthésique local telle la bupivacaïne (0,125 % –0,25 %). Il est recommandé de ne pas dépasser la dose totale de30 microgrammes de sufentanil.
Analgésie post-césarienne
Dose bolus de 25 microgrammes diluée dans un volume de 10 ml associée àun anesthésique local telle la bupivacaïne (0,125 % – 0,25 %). Il estrecommandé de ne pas dépasser la dose totale de 30 microgrammes desufentanil.
Analgésie post-opératoire
Dose bolus de 0,75 microgramme/kg diluée dans un volume de 10 ml en doseunique ou répétée en fonction des signes d'allégement de l'analgésie(25 à 50 microgrammes), ou en perfusion à la dose de 0,2 à0,3 microgramme/kg/h.
Populations particulières
Comme pour les autres opioïdes, une diminution de la posologie estrecommandée chez les patients âgés, affaiblis ou de classe ASA III/IV.
Population pédiatrique
Voie intraveineuse
En raison de la grande variabilité des paramètres pharmacocinétiques chezle nouveau-né, aucune recommandation posologique ne peut être donnée (voirrubriques 4.4 et 5.2).
Enfant de plus d’un mois
Quelle que soit la posologie, une prémédication avec un anticholinergiquetel que l’atropine est recommandée, sauf en cas de contre-indication
Induction de l’anesthésie
SUFENTA peut être administré en bolus lent d’au moins 30 secondes à desdoses de 0,2 à 0,5 µg/kg, en association à un autre agent anesthésiquepour l’induction. En cas d’intervention chirurgicale majeure (chirurgiecardiaque, par exemple) des doses allant jusqu’à 1 µg/kg peuvent êtreadministrées.
Entretien de l’anesthésie chez les patients ventilés
Dans le cadre d’une anesthésie générale balancée, la posologie dépendde la dose des agents anesthésiques associés, ainsi que du type et de ladurée de l’intervention chirurgicale. Une dose initiale de 0,3 à2 microgrammes/kg administrée en bolus lent d’au moins 30 secondes peutêtre suivie par des boli additionnels de 0,1 à 1 microgramme/kg en fonctiondes besoins, sans dépasser la dose totale de 5 microgrammes/kg au coursd’une intervention de chirurgie cardiaque.
Voie péridurale
SUFENTA ne doit être administré par voie péridurale à des enfants que pardes médecins anesthésistes spécialement formés à l’anesthésiepéridurale de l’enfant et à la prise en charge des effets dépresseursrespiratoires des opioïdes. Le matériel de réanimation nécessaire, incluantdu matériel d’intubation ainsi que des antimorphiniques, doit êtrerapidement disponible.
Après une administration péridurale de SUFENTA chez l’enfant, les signesde dépression respiratoire doivent être surveillés pendant au moins2 heures.
L’utilisation péridurale de SUFENTA chez l’enfant n’est documentéeque par un faible nombre de cas.
Enfant de moins d’un an
La sécurité et l’efficacité de SUFENTA chez l’enfant âgé de moinsd’un an n’ont pas encore été établies (voir rubriques 4.4 et 5.1).
Les données actuellement disponibles chez l’enfant de plus de 3 mois sontdécrites en rubrique 5.1 mais aucune recommandation posologique ne peut êtredonnée.
Aucune donnée n’est disponible chez le nouveau-né et le nourrisson demoins de 3 mois.
Enfant de plus d’un an
Une dose bolus unique de 0,25 à 0,75 microgramme/kg administrée au coursd’un acte chirurgical procure un effet analgésique durant 1 à 12 heures.La durée de l’effet analgésique est influencée par le type d’interventionchirurgicale et par l’utilisation concomitante d’un anesthésique local detype amide par voie péridurale.
4.3. Contre-indications
· Hypersensibilité à la substance active, à l’un des excipientsmentionnés à la rubrique 6.1, ou aux morphiniques.
· Traitement ou pathologie associés pouvant contre-indiquer uneadministration par voie péridurale, tels qu’hémorragie sévère ou choc,septicémie, infection au site d’injection, perturbation de l’hémostase(par exemple thrombocytopénie, coagulopathie), traitement anticoagulant.
· Association aux agonistes-antagonistes morphiniques ou aux morphiniquesantagonistes partiels (voir rubrique 4.5).
· L’utilisation de la voie intraveineuse durant l’accouchement ou avantle clampage du cordon ombilical en cas de césarienne est contre-indiquée enraison d’une éventuelle dépression respiratoire chez le nouveau-né.L'utilisation par voie péridurale pendant l’accouchement de doses desufentanil allant jusqu'à 30 μg n'influence pas la condition de la mère oule nouveau-né (voir rubrique 4.6).
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Mises en garde spéciales
Lors de l'utilisation du sufentanil en sédation prolongée, il estnécessaire :
· de disposer du matériel d'assistance respiratoire et de réanimationcardio-circulatoire ;
· que le patient soit sous ventilation contrôlée ;
· que l'administration de sufentanil soit stoppée avant l'extubation dupatient. A titre d'exemple, dans les études effectuées, le délaid'extubation ou de reprise de la ventilation spontanée après arrêt de laperfusion était de 3 à 8 heures pour la plupart des patients, pour desdurées d'administration de 12 à 18 heures, et des posologies de 1 à2 microgrammes/kg/heure.
L’administration de ce médicament est déconseillée avec les boissonsalcoolisées, avec les médicaments contenant de l’alcool ainsi qu’avec lecrizotinib, l’idélalisib ou l’oxybate de sodium (voir rubrique 4.5).
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par ampoule de2 ml, c.-à-d. qu’il est essentiellement « sans sodium ».
Précautions d’emploi
Comme pour les autres morphinomimétiques puissants :
· Dépression respiratoire : La dépression respiratoire est proportionnelleà la dose et peut être contrôlée par l’administration d’antimorphiniques(naloxone). La durée de la dépression respiratoire pouvant être supérieureà la durée d’action de l’antimorphinique, l’administration de dosessupplémentaires de ce dernier peut s’avérer nécessaire. L’analgésieprofonde s’accompagne d’une dépression respiratoire marquée qui peutpersister (ou réapparaître) en période post-opératoire. Les patients doiventêtre placés sous surveillance respiratoire. De plus, du matériel deréanimation et des antimorphiniques doivent être immédiatementdisponibles.
· Une hyperventilation fréquente en cours d’anesthésie peut modifier lesréponses du patient au CO2, entraînant une modification de la ventilationpost-opératoire.
· Maladie cardiaque : Une bradycardie et éventuellement un arrêt cardiaquepeuvent survenir dans le cas où le patient a reçu une dose insuffisanted’anticholinergique ou lorsque le sufentanil est associé à des myorelaxantsnon vagolytiques. La bradycardie peut être prévenue ou traitée parl'administration d'un anticholinergique (atropine).
· Rigidité musculaire : Une rigidité musculaire, en particulier rigiditéthoracique, peut apparaître. Cette rigidité peut être évitée en prenant lesmesures suivantes : administration lente (précaution généralement suffisantelorsque le sufentanil est utilisé à faibles doses), prémédication par lesbenzodiazépines ou l’utilisation de curares.
· Des mouvements (myo) cloniques non épileptiques peuvent êtreobservés.
· Une élévation transitoire de 55 à 100 % de la pressionintra-crânienne lors de l'administration de sufentanil par voie IV chez destraumatisés crâniens, a été observée.
· Les opioïdes peuvent induire une hypotension, particulièrement chez lespatients présentant une hypovolémie. Des mesures appropriées permettant demaintenir une pression artérielle stable doivent être prises. En casd'hypovolémie non corrigée ou d'insuffisance cardiaque non compensée, la dosed'induction devra être adaptée et administrée lentement afin d'éviter unedépression cardio-vasculaire souvent majorée par l'administration concomitanted'autres drogues anesthésiques.
· Lors d'utilisation obstétricale par voie IV, le sufentanil seraadministré après le clampage du cordon ombilical pour prévenir un éventueleffet dépresseur respiratoire chez le nouveau-né.
· L’administration de sufentanil en bolus IV rapide doit être évitéechez les patients présentant des troubles de la circulation intracérébrale :chez ces patients, une diminution transitoire de la pression artérielle moyennea parfois été associée à une réduction de courte durée de la pression deperfusion cérébrale.
· Les patients sous traitement morphinique chronique ou présentant desantécédents de toxicomanie aux morphiniques peuvent nécessiter des doses plusélevées.
· Une diminution de la posologie est recommandée chez les patients âgés,affaiblis ou de classe ASA III/IV.
· Une diminution de la posologie est recommandée chez les patientsprésentant : une hypothyroïdie non contrôlée ; une maladie pulmonaire ; unecapacité respiratoire diminuée ; une insuffisance hépatique ou rénale etchez les patients alcooliques. Chez ces patients, la surveillancepost-opératoire doit être prolongée.
· L'administration péridurale du sufentanil pour l'analgésiepost-opératoire doit être faite en salle de réveil ou de soins intensifs etles effets secondaires respiratoires (dépression respiratoire, altération dela fonction respiratoire, détresse fœtale) doivent être soigneusementsurveillés, pendant au moins 1 heure suivant son administration. Le risque dedépression respiratoire est majoré lors de l'administration péridurale dedoses répétées et relativement rapprochées de sufentanil.
Pharmacodépendance et risque d’usage abusif
L’administration répétée d’opioïdes peut développer une tolérance,une dépendance physique et une dépendance psychologique. Les risques sontaccrus chez les patients ayant des antécédents personnels ou familiauxd’abus de substance (y compris l’abus de drogue ou de médicament oud’alcool) ou souffrant de maladie mentale (p. ex. dépression majeure). Parconséquent, il est possible qu’une dose plus élevée de Sufenta soitnécessaire pour produire le même résultat.
La dépendance physique peut entraîner des symptômes de sevrage aigusaprès une interruption abrupte ou une importante réduction de la dosed’opioïdes.
Le sufentanil peut faire l’objet d’abus de manière similaire àd’autres agonistes opioïdes. L’abus ou le mésusage intentionnel de Sufentapeut entraîner un surdosage et/ou le décès. Les personnes à risque accrud’un abus d’opioïdes peuvent tout de même être traitées de manièreappropriée par Sufenta.
Nouveau-né exposé in utero
Concernant les femmes prenant des opioïdes de manière chronique pendantleur grossesse, il existe un risque que leur nouveau-né présente un syndromede sevrage néonatal.
En raison du risque de dépression respiratoire chez le nouveau-né, unantagoniste opioïde doit toujours être disponible pour le nouveau-né (voirrubrique 4.6).
Hyperalgésie induite par les opioïdes
L’hyperalgésie induite par les opioïdes (HIO) est une réactionparadoxale à un opioïde, en particulier à des doses élevées ou en casd’utilisation chronique, dans laquelle la perception de la douleur augmentemalgré une exposition aux opioïdes stable ou accrue. Elle est différente dela tolérance, pour laquelle des doses d’opioïdes plus élevées sontnécessaires pour atteindre le même effet analgésique ou traiter la douleurrécurrente. L’HIO peut se manifester par des niveaux de douleur accrus, unedouleur plus généralisée (c.-à-d. moins focale), ou une douleur généréepar des stimuli ordinaires, c.-à-d. non douloureux (allodynie), sans preuve deprogression de la maladie. Lorsqu’une HIO est suspectée, la dose desopioïdes doit être réduite ou arrêtée progressivement, si possible.
Population pédiatrique
En raison de la grande variabilité des paramètres pharmacocinétiques chezle nouveau-né, il existe un risque de surdosage ou de sous-dosage en sufentanillors d’une administration par voie intraveineuse au cours de la périodenéonatale (voir rubriques 4.2 et 5.2).
La sécurité et l’efficacité du sufentanil administré par voiepéridurale chez l’enfant de moins d’un an n’ont pas encore étéétablies (voir rubriques 4.2 et 5.1).
Risque lié à l'utilisation concomitante de médicaments sédatifs tels queles benzodiazépines ou autres médicaments apparentés :
L'utilisation concomitante de SUFENTA et de sédatifs tels que lesbenzodiazépines ou autres médicaments apparentés peut entraîner unesédation, une dépression respiratoire, un coma et la mort. En raison de cesrisques, la prescription concomitante avec ces médicaments sédatifs doit êtreréservée aux patients pour lesquels d'autres options thérapeutiques ne sontpas possibles. Si la décision de prescrire SUFENTA en même temps que desmédicaments sédatifs est prise, la dose efficace la plus faible doit êtreutilisée et la durée du traitement doit être aussi courte que possible.
Les patients doivent être suivis de près pour surveiller la survenue designes et symptômes de dépression respiratoire et de sédation.
À cet égard, il est fortement recommandé d'informer les patients et leurssoignants afin qu’ils connaissent ces symptômes (voir rubrique 4.5).
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formesd'interactions
Associations contre-indiquées (voir rubrique 4.3)+ Agonistes-antagonistes morphiniques : nalbuphine, buprénorphine
Diminution de l'effet antalgique par blocage compétitif des récepteurs avecrisque d'apparition d'un syndrome de sevrage.
+ Morphiniques antagonistes partiels : naltrexone, nalméfène
Risque de diminution de l’effet antalgique.
Associations déconseillées (voir rubrique 4.4)
+ Consommation d’alcool
Majoration par l'alcool de l'effet sédatif des analgésiques morphiniques.L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhiculeset l'utilisation de machines.
La consommation concomitante d’alcool avec SUFENTA chez les patientsrespirant spontanément peut augmenter le risque de dépression respiratoire, desédation profonde, de coma ou de mort. Eviter la prise de boissons alcooliséeset de médicaments contenant de l'alcool.
+ Crizotinib
Risque de majoration de la toxicité de ces molécules par diminution de leurmétabolisme et/ou augmentation de leur biodisponibilité par le crizotinib.
+ Oxybate de sodium
Majoration de la dépression centrale. L’altération de la vigilance peutrendre dangereuses la conduite des véhicules et l’utilisation demachines.
+ Idélalisib
Augmentation des concentrations plasmatiques de sufentanil par diminution deson métabolisme hépatique par l’idélalisib.
Associations faisant l’objet de précautions d’emploi
+ Inhibiteurs puissants du CYP 3A4 (clarithromycine, érythromycine,télithromycine, kétoconazole, itraconazole, voriconazole, posaconazole,ritonavir, nelfinavir)
Augmentation de l’effet dépresseur respiratoire de l’analgésiqueopiacé par diminution de son métabolisme hépatique.
Surveillance clinique et adaptation de la posologie de l’analgésiqueopiacé en cas de traitement par un inhibiteur puissant du CYP3A4.
Associations à prendre en compte
+ Médicaments sédatifs
Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substancespeuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central etcontribuer à diminuer la vigilance. Il s’agit des dérivés morphiniques(analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques,des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que lesbenzodiazépines (par exemple, le méprobamate), des hypnotiques, desantidépresseurs sédatifs (amitryptiline, doxépine, miansérine, mirtazapine,trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurscentraux, du baclofène et du thalidomide.
Les médicaments tels que les barbituriques, les benzodiazépines ou desmédicaments apparentés, les neuroleptiques, les anesthésiques généraux etautres médicaments sédatifs peuvent majorer la dépression respiratoire dueaux opioïdes. Chez les patients ayant reçu des médicaments sédatifs, il peutêtre nécessaire de réduire la dose de SUFENTA par rapport à la doseusuelle.
L’utilisation concomitante de médicaments sédatifs avec SUFENTA chez lespatients respirant spontanément peut augmenter le risque de dépressionrespiratoire, de sédation profonde, de coma ou de mort (voirrubrique 4.4).
En cas d’utilisation de médicaments sédatifs après administration deSUFENTA, la dose de ces médicaments doit être réduite. Ceci estparticulièrement important après une intervention chirurgicale, car uneanesthésie profonde est accompagnée d’une dépression respiratoire marquée,pouvant persister ou se répéter en période post-opératoire.L’administration d’un médicament sédatif, tel qu’une benzodiazépine oudes médicaments apparentés, durant cette période peut considérablementaugmenter le risque de dépression respiratoire (voir rubrique 4.4).
Concernant l’interaction avec l’alcool, se référer au paragraphe“Associations déconseillées” ci-dessus.
+ Autres analgésiques morphiniques agonistes (alfentanil, codéine,dihydrocodéine, fentanyl, hydromorphone, morphine, oxycodone, péthidine,rémifentanil, tramadol)
Risque majoré de dépression respiratoire pouvant être fatale en cas desurdosage.
+ Antitussifs morphine-like (dextrometorphane, noscapine, pholcodine)
Risque majoré de dépression respiratoire pouvant être fatale en cas desurdosage.
+ Antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine)
Risque majoré de dépression respiratoire pouvant être fatale en cas desurdosage.
+ Barbituriques
Risque majoré de dépression respiratoire pouvant être fatale en cas desurdosage
+ Benzodiazépines et apparentés
Risque majoré de dépression respiratoire pouvant être fatale en cas desurdosage
+ Médicaments sérotoninergiques
La co-administration de sufentanil avec un agent sérotoninergique telqu’un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS), uninhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa) ouun inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO), peut augmenter le risque desyndrome sérotoninergique, pouvant menacer le pronostic vital. Les inhibiteursde la monoamine oxydase ne doivent être ni pris dans les deux semainesprécédant l’administration de SUFENTA, ni simultanément.
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
GrossesseLes études chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effettératogène (voir rubrique 5.3).
Il existe des données limitées sur l'utilisation de sufentanyl chez lafemme enceinte. Le sufentanil traverse le placenta. Après administration parvoie péridurale d’une dose totale ne dépassant pas 30 μg, desconcentrations plasmatiques moyennes de 0,016 ng/mL ont été détectées dansla veine ombilicale.
En conséquence, l’utilisation de SUFENTA au cours de la grossesse ne doitêtre envisagée que si nécessaire.
L’utilisation chronique d’un opioïde pendant la grossesse peut provoquerune pharmacodépendance chez le nouveau-né, entraînant un syndrome de sevragenéonatal. Si l’utilisation d’opioïdes est requise pendant une périodeprolongée chez une femme enceinte, il faut informer la patiente du risque desyndrome de sevrage néonatal des opioïdes.
Des études cliniques contrôlées menées pendant l’accouchement ontmontré que l’association de sufentanil (à la dose totale maximale de30 µg) et de bupivacaïne par voie péridurale n’a pas d’effet néfastesur la mère ou le nouveau-né (voir rubrique 4.2). L’utilisation de la voieintraveineuse est contre-indiquée durant l’accouchement (voirrubrique 4.3).
En raison du risque de dépression respiratoire chez le nouveau-né, unantagoniste opioïde doit toujours être disponible pour le nouveau-né (voirrubrique 4.4).
AllaitementLe sufentanil est excrété dans le lait maternel.
En conséquence, il est conseillé d’attendre 4 h aprèsl’administration de sufentanil avant d’allaiter pour des doses n’excédantpas 30 µg. Pour des doses supérieures l’allaitement est déconseillé.
FertilitéAucune donnée de fertilité n’est disponible.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser desmachines
En cas d’administration de sufentanil, au cours d'une administration enambulatoire, le patient ne doit pas conduire dans les 24 heures qui suiventl’administration.
4.8. Effets indésirables
La tolérance de SUFENTA a été évaluée chez 650 patients traités par dusufentanil, au cours de 6 essais cliniques. Parmi ces patients, 78 ontparticipé à deux études au cours desquelles le sufentanil était administrépar voie intraveineuse pour l’induction et le maintien de l’anesthésie chezles patients subissant une chirurgie majeure (pontage coronarien ou opérationà cœur ouvert). Les 572 autres patients ont participé à 4 études au coursdesquelles le sufentanil était administré par voie péridurale commeanalgésique post-opératoire ou comme analgésique adjuvant à la bupivacaïnepar voie péridurale au cours du travail et de l’accouchement. Ces patientsont reçu au moins une dose de sufentanil et sont inclus dans l’analyse desdonnées de tolérance. Sur la base des données de tolérance poolées issuesde ces études cliniques, les effets indésirables les plus fréquemmentrapportés (incidence ≥ 5%) ont été : sédation (19,5 %), prurit (15,2 %),nausées (9,8 %) et vomissements (5,7 %).
Ces effets indésirables sont inclus dans le tableau ci-après décrivant leseffets indésirables rapportés avec SUFENTA soit au cours des études cliniquessoit après commercialisation.
Les fréquences sont définies de la manière suivante : très fréquent (≥1/10), fréquent (≥1/100 à <1/10), peu fréquent (≥1/1000 à <1/100)et inconnu (fréquence ne pouvant être estimée à partir des donnéescliniques disponibles).
Classe de systèmes organes | Effets indésirables | |||
Fréquence | ||||
Très fréquent (≥ 1/10) | Fréquent (≥ 1/100 à < 1/10) | Peu fréquent (≥1/1000 à <1/100) | Inconnu | |
Infections et infestations | Rhinite. | |||
Affections du système immunitaire | Hypersensibilité. | Choc anaphylactique, réaction anaphylactique, réaction anaphylactoïde. | ||
Affections psychiatriques | Apathie, nervosité. | |||
Affections du système nerveux | Sédation. | Tremblements du nouveau-né, vertiges, céphalées. | Ataxie,dyskinésie néonatale, dystonie, hyperréflexie, hypertonie,hypokinésie néonatale, somnolence. | Coma, convulsion, contractions musculaires involontaires. |
Affections oculaires | Troubles visuels. | Myosis. | ||
Affections cardiaques | Tachycardie. | Bloc auriculoventriculaire, cyanose, bradycardie, arythmie, anomalies surl’électrocardiogramme. | Arrêt cardiaque. | |
Affections vasculaires | Hypertension, hypotension, pâleur. | Choc. | ||
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | Cyanose néonatale. | Bronchospasme, hypoventilation, dysphonie, toux, hoquet,troublerespiratoire. | Arrêt respiratoire, apnée, dépression respiratoire, œdème pulmonaire,laryngospasme. | |
Affections gastro-intestinales | Vomissements, nausées. | |||
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | Prurit. | Décoloration cutanée. | Dermatite allergique, hyperhidrose, rash, rash néonatal, sécheressecutanée. | Erythème. |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | Contraction musculaire. | Lombalgie, hypotonie néonatale, rigidité musculaire. | Spasmes musculaires. | |
Affections du rein et des voies urinaires | Rétention urinaire, incontinence urinaire. | |||
Troubles généraux et anomalies au site d’administration | Pyrexie. | Hypothermie, diminution de la température corporelle, augmentation de latempérature corporelle, frissons, réaction au site d’injection, douleur ausite d’injection, douleur. |
On s’attend à ce que la fréquence, le type et la sévérité des effetsindésirables chez l’enfant soient comparables à ceux observées chezl’adulte.
Déclaration des effets indésirables suspectésLa déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation dumédicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapportbénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent touteffet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agencenationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) etréseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance – Site internet : <ahref=„http://www.signalement-sante.gouv.fr“>www.signalement-sante.gouv.fr.
4.9. Surdosage
SymptômesUn surdosage en sufentanil se traduit par une exacerbation des signespharmacologiques. La dépression respiratoire constitue le signe cliniqueprincipal et varie, selon la sensibilité individuelle, de la bradypnée àl’apnée.
Traitement
En cas d’hypoventilation ou d’apnée, assurer une oxygénation et uneventilation assistée ou contrôlée adéquate.
Un antimorphinique (naloxone) doit être utilisé pour contrôler ladépression respiratoire. Par ailleurs, un traitement symptomatique sera mis enœuvre, si nécessaire. La dépression respiratoire pouvant durer plus longtempsque l’effet de l’antimorphinique, il peut être nécessaire de renouvelerl’administration de ce dernier.
En cas de dépression respiratoire associée à une rigidité musculaire,l’administration par voie intraveineuse d’un curare dépolarisant peuts’avérer nécessaire pour faciliter la mise en place de la ventilationassistée ou contrôlée.
Le patient doit être placé sous stricte observation médicale ; contrôlerla température corporelle et la prise de fluides. Si l’hypotension estsévère ou si elle persiste, le risque d’hypovolémie doit être pris encompte et contrôlé par administration parentérale de liquides deremplissage.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Anesthésiques opioïdes, code ATC :N01AH03
Le sufentanil est un opioïde de synthèse possédant les propriétéspharmacologiques d’un agoniste des récepteurs µ.
Le sufentanil est un analgésique morphinomimétique très puissant (7 à10 fois plus puissant que le fentanyl chez l’homme).
Sa marge de sécurité chez le rat est plus élevée que celle du fentanyl etde la morphine.
Par voie intraveineuse, le délai d’action court, l’accumulation limitéeet l’élimination rapide des sites tissulaires de stockage permettent unréveil rapide.
Comme d’autres morphinomimétiques, le sufentanil peut, selon la dose et lavitesse d’administration, provoquer une rigidité musculaire, une euphorie, unmyosis, une bradycardie.
Les dosages d’histamine n’ont pas mis en évidence de libérationd’histamine par le sufentanil.
Tous les effets du sufentanil sont immédiatement et complètementantagonisables par l’utilisation d’antimorphiniques spécifiques(naloxone).
L’intensité de l’analgésie est dose-dépendante et doit être adaptéeà l’intervention chirurgicale.
A des doses allant jusqu'à 8 microgrammes/kg, le sufentanil procure uneanalgésie profonde ; à des doses > 8 microgrammes/kg, le sufentanilprocure une anesthésie analgésique profonde.
L’administration péridurale de 50 microgrammes de sufentanil procure unehypoalgésie segmentaire d’environ 3 heures dans les 15 minutes qui suiventson administration, potentialisée en durée par l’administration conjointed’adrénaline.
Population pédiatrique
Après administration péridurale d’une dose de 0,75 µg/kg de sufentanilchez 15 enfants âgés 4 à 12 ans, le délai moyen d’apparition et ladurée moyenne de l’analgésie étaient respectivement de 3,0 minutes (±0,3 minute) et de 198 minutes (± 19 minutes).
Le sufentanil n’a été administré par voie péridurale que chez un nombrelimité d’enfants âgés de 3 mois à 1 an, à une dose bolus unique de0,25 à 0,75 µg/kg pour le contrôle de la douleur post-opératoire.
Chez l’enfant âgé de plus de 3 mois, l’administration périduraled’une dose bolus de 0,1 µg/kg de sufentanil suivie d’une perfusionpéridurale de 0,03 à 0,3 µg/kg/h de sufentanil associé à un anesthésiquelocal de type amide apporte une analgésie post-opératoire efficace jusqu’à72 heures après un acte de chirurgie sous-ombilicale.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Absorption/DistributionDes études menées avec du sufentanil par voie intraveineuse à des dosesallant de 250 à 1500 µg permettant des prélèvements sanguins et desdosages sur une période prolongée ont montré les résultats suivants : lesufentanil a une cinétique triphasique dont les demi-vies associées à chaquephase varient de 2,3 à 4,5 minutes et de 35 à 73 minutes pour les phasesde distribution et de 656 à 938 minutes (moyenne 784 minutes) pour la phaseterminale. Le volume du compartiment central Vc est de 14,2 l, le volume àl’équilibre (Vdss) est de 344 l.
La pharmacocinétique du sufentanil est linéaire dans l’intervalle dedoses étudié.
Après administration par voie péridurale de sufentanil les concentrationsplasmatiques sont maximales dans les 10 minutes qui suivent l'injection et sont4 à 6 fois plus basses que celles obtenues après injection intraveineuse.L'absorption initiale rapide peut être réduite de 25 à 50% parl'administration d'adrénaline (de 50 à 75 µg).
Le sufentanil se lie à 92,5% aux protéines plasmatiques. Le taux de liaisonaux protéines plasmatiques chez l’enfant est inférieur à celui observéchez l’adulte et augmente avec l’âge. Le sufentanil se lie à 80,5% auxprotéines plasmatiques chez le nouveau-né, à 88,5% chez le nourrisson et à91,9% chez l’enfant.
Biotransformation/ÉliminationLe sufentanil est éliminé principalement par métabolisation. Le foie etl'intestin grêle sont les principaux sites de biotransformation. Au niveauhépatique, la métabolisation se fait principalement par le cytochromeP450 3A4.
Environ 80% de la dose administrée sont éliminés dans les 24 heuressuivant l’administration, 2% seulement sont éliminés sous formeinchangée.
La demi-vie terminale moyenne d’élimination du sufentanil est de784 minutes (intervalle : 656–938 minutes). La clairance plasmatique est de917 mL/min.
Populations particulièresInsuffisance hépatique
Le volume de distribution est légèrement augmenté et la clairance totalelégèrement diminuée chez les patients cirrhotiques comparativement au groupecontrôle. Ceci se traduit par une augmentation significative de la demi-vied’environ 30%, ce qui nécessite une prolongation de la période desurveillance post-opératoire (voir rubrique 4.4).
Insuffisance rénale
Le volume de distribution à l’état d’équilibre, la clairance totale etla demi-vie terminale d’élimination chez les patients dialysés devant subirune greffe rénale ne diffèrent pas par rapport aux sujets sains. Dans cettepopulation, la fraction libre de sufentanil ne diffère pas de celle dessujets sains.
Population pédiatrique
Les données pharmacocinétiques chez l’enfant sont limitées.
Voie intraveineuseLe taux de liaison aux protéines plasmatiques chez l’enfant est inférieurà celui observé chez l’adulte et augmente avec l’âge. Le sufentanil selie à 80,5% aux protéines plasmatiques chez le nouveau-né, à 88,5% chez lenourrisson, à 91,9% chez l’enfant et à 92,5% chez l’adulte.
Après administration intraveineuse d’une dose bolus de 10 à 15 µg/kgde sufentanil chez l’enfant subissant une chirurgie cardiaque, lapharmacocinétique du sufentanil peut être décrite par une courbetri-exponentielle, comme chez l’adulte (tableau A). La clairance rapportée aupoids corporel est plus importante chez le nourrisson et l’enfant que chezl’adolescent, pour qui les valeurs de clairance sont comparables à cellesobservées chez l’adulte. Chez le nouveau-né la clairance estsignificativement réduite et présente une large variabilité (entre 1,2 et8,8 ml/min/kg et une valeur isolée de 21,4 ml/min/kg). Le nouveau-néprésente un volume de distribution à l’état d’équilibre plus importantet une demi-vie d’élimination prolongée. Les différences des paramètrespharmacodynamiques dues aux différences des paramètres pharmacocinétiquespeuvent être plus importantes si l’on prend en compte la fraction libre.
Tableau A : Paramètres pharmacocinétiques moyens du sufentanil chezl’enfant après administration intraveineuse d’un bolus unique de 10 à15 µg/kg de sufentanil (N=28).
Tranches d’âge | N | Vdss (l/kg) Moyenne (± σ) | T1/2β (min) Moyenne (± σ) | Cl (ml/kg/min) Moyenne (± σ) |
Nouveau- nés (1 à 30 jours) | 9 | 4,15 (1,01) | 737 (346) | 6,7 (6,1) |
Nourrissons (1 à 23 mois) | 7 | 3,09 (0,95) | 214 (41) | 18,1 (2,8) |
Enfants (2 à 11 ans) | 7 | 2,73 (0,50) | 140 (30) | 16,9 (3,2) |
Adolescents (13 à 18 ans) | 5 | 2,75 (0,53) | 209 (23) | 13,1 (3,6) |
Cl = clairance, rapportée au poids corporel ;
N = nombre de patients inclus dans l’analyse ;
σ = écart type ;
T1/2β = demi-vie d’élimination ;
Vdss = volume de distribution à l’état d’équilibre.
Les tranches d’âge sont celles des enfants inclus dans l’étude.
Voie péridurale
Après administration par voie péridurale d’une dose de 0,75 µg/kg desufentanil chez 15 enfants âgés de 4 à 12 ans, les concentrationsplasmatiques de sufentanil à 30, 60, 120 et 240 minutes après l’injectionétaient comprises entre 0,08 ± 0,01 et 0,10 ± 0,01 ng/ml.
Chez 6 enfants âgés de 5 à 12 ans, ayant reçu une dose bolus de0,6 µg/kg de sufentanil suivie d’une perfusion continue par voie périduralede 48 h contenant des doses de 0,08 µg/kg/h de sufentanil et de 0,2 mg/kg/hde bupivacaïne, les concentrations maximales ont été atteintes environ20 min après l’injection bolus et étaient comprises entre des valeursinférieures à la limite de quantification (< 0,02 ng/ml) et0,074 ng/ml.
5.3. Données de sécurité préclinique
Des effets n’ont été observés chez l’animal qu’à des expositionslargement supérieures à l’exposition maximale observée chez l’homme, etont peu de signification clinique.
Le sufentanil a été testé dans une série d’études de toxicitépréclinique incluant :
– des études de toxicité à dose unique après un bolus intraveineux(chez le rat, la souris, le cochon d’inde et le chien), une perfusion enintraveineuse (chez le rat), une administration intra-artérielle (chez lelapin) et péridurale (chez le rat) ;
– des études de toxicité à doses répétées jusqu’à 1 mois chez lechien (par voies intraveineuse, péridurale et intrathécale), 1 mois chez lecochon d’inde (par voie péridurale), et jusqu’à 6 mois chez le rat (parvoies sous-cutanée, intraveineuse et péridurale) ;
– des études de la fonction de reproduction en intraveineuse évaluant lafertilité et la performance reproductive générale chez le rat, latératogénicité et l’embryotoxicité chez le rat et le lapin, et lareproduction peri- et post- natale chez le rat et après administrationsous-cutanée chez le rat évaluant la tératogénicité etl’embryotoxicité.
La mutagénicité a été évaluée à travers une série d’études :
– étude in vitro de substitution d’une base unique et/ou mutation degène chez Salmonella typhimurium ;
– test micronucléus IV in vivo chez la souris évaluant les aberrationsstructurales chromosomiques ;
– test in vitro de réparation de l’ADN sur les hépatocytes durat ;
– et un test in vitro HGPRT (hypoxanthine-guaninephophoribosyltransferase) sur les cellules de la lignée V79 chez le hamsterchinois évaluant l’induction mutagène.
En raison de la courte période d’exposition thérapeutique, les études decarcinogénicité n’ont pas été réalisées.
La DL50 après une dose unique moyenne en bolus intraveineux est d’environ17,5 mg/kg (17 500 µg/kg) chez la souris, de ~11 mg/kg (11 000 µg/kg)chez le rat, de ~12,4 mg/kg (12 400 µg/kg) chez le cochon d’inde et de ~15mg/kg (15 000 µg/kg) chez le chien.
La DL50 après 4 heures de perfusion en intraveineuse chez le rat est ³145 mg/kg (14 500 µg/kg). Dans chacune de ces études, comme attendu avec unanalgésique morphinique, la cause du décès est la dépression respiratoire.Aucune modification pathologique drogue-dépendante spécifique n’a étéobservée.
Ces données indiquent une grande marge de sécurité par rapport à la doseclinique maximale recommandée de 30 µg/kg.
De même, la DL50 du sufentanil après administration par voie périduralechez le rat était > 320 µg par rat, et comparée à la DE50 de 0,59 µgpar rat, la marge de sécurité est importante (> 542 fois).
L’administration par voie péridurale a démontré être bioéquivalenteaux autres voies d'injection systémique, à savoir les voies intraveineuse etsous-cutanée. Les études de toxicité subchronique chez le rat (jusqu'à5 000 µg IV/kg/jour) et chez le chien (jusqu'à 1 250 µg IV/kg/jour) ontdémontré que la plupart des effets observés avec le sufentanil sont dus àl'analgésie quotidienne répétée et à la mauvaise condition physique, ce quiest souvent le cas lors d’un surdosage en analgésiques morphiniques.
Aucun organe ou tissu ne semble avoir été atteint. Les études dereproduction chez le rat et le lapin à des doses allant jusqu’à 80 à100 µg/kg/jour ont montré que le sufentanil n'est ni tératogène, ni àl’origine d’une stérilité, ni toxique pour l’embryon ou le fœtus. Leseffets embryolétaux sont jugés secondaires par rapport à la toxicitématernelle. Les études de mutagénicité n'ont révélé aucune activitémutagène. Aucune donnée de fertilité n’est disponible.
6. DONNEES PHARMACEUTIQUES
6.1. Liste des excipients
Chlorure de sodium, hydroxyde de sodium et/ou acide chlorhydrique, eau pourpréparations injectables.
6.2. Incompatibilités
Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments àl’exception de ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.
6.3. Durée de conservation
3 ans.
Après ouverture : le produit doit être utilisé immédiatement.
6.4. Précautions particulières de conservation
A conserver à une température ne dépassant pas 25°C et dansl’emballage extérieur.
Pour les conditions de conservation du médicament après premièreouverture, voir la rubrique 6.3.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
2 ml en ampoule de verre incolore. Boîte de 5.
6.6. Précautions particulières d’élimination et demanipulation
Si nécessaire, SUFENTA peut être mélangé à des solutés salins ouglucosés. Ces dilutions sont compatibles avec les poches plastiques pourperfusion. Les dilutions doivent être utilisées dans les 24 heures suivantleur préparation.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformémentà la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
PIRAMAL CRITICAL CARE B.V.,
ROUBOSLAAN 32, 2252 TR,
VOORSCHOTEN,
PAYS-BAS
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 561 146 4 1 : 2 ml en ampoule (verre). Boîte de 5.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DEL’AUTORISATION
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
Date de première autorisation : {JJ mois AAAA}
Date de dernier renouvellement : {JJ mois AAAA}
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter ultérieurement par le titulaire]
{JJ mois AAAA}
11. DOSIMETRIE
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Sans objet.
CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE
Stupéfiant : prescription limitée à 7 jours.
Prescription sur ordonnance répondant aux spécifications fixées parl'arrêté du 31 mars 1999.
Médicament réservé à l'usage hospitalier.
Médicament pouvant être administré par tout médecin spécialisé enanesthésie-réanimation ou en médecine d'urgence dans les cas où ilintervient en situation d'urgence ou dans le cadre d'une structure d'assistancemédicale mobile ou de rapatriement sanitaire (article R. 5121–96 du code dela santé publique).
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