Résumé des caractéristiques - OXYCODONE AGUETTANT 50 mg/mL, solution injectable
1. DENOMINATION DU MEDICAMENT
OXYCODONE AGUETTANT 50 mg/mL, solution injectable
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Chlorhydrated'oxycodone......................................................................................................50 mg
Quantité correspondant à oxycodonebase..............................................................................45 mg
Pour 1 mL de solution injectable.
Une ampoule de 1 mL contient 50 mg de chlorhydrate d'oxycodone, équivalentà 45 mg d'oxycodone base.
Excipient à effet notoire : sodium.
Une ampoule de 1 mL de solution injectable contient 1,18 mg de sodium,équivalent à 0,05 mmol.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
3. FORME PHARMACEUTIQUE
Solution injectable.
4. DONNEES CLINIQUES
4.1. Indications thérapeutiques
OXYCODONE AGUETTANT est indiqué dans le traitement des douleurs sévèresqui ne peuvent être correctement traitées que par des analgésiques opioïdesforts ; en particulier dans les douleurs d'origine cancéreuse.
4.2. Posologie et mode d'administration
Réservé à l'adulte.
La relation dose-efficacité-tolérance est très variable d'un patient àl'autre. Il est donc important d'évaluer fréquemment l'efficacité et latolérance, et d'adapter la posologie progressivement en fonction des besoins dupatient (cf. adaptation de posologie). Il n'y a pas de dose maximale tant queles effets secondaires peuvent être contrôlés.
Ordre d'équivalence des doses selon la voie d'administration, à titreindicatif :
Voie orale | SC | IV | |
1 mg | 0,5 mg | 0,5 mg |
L'administration simultanée d'oxycodone par deux voies d'administrationdifférentes est à éviter car elle expose à un risque de surdosage en raisondes différences de cinétiques entre les différentes voies d'administrationorale et injectable.
Voies d'administration
Injection intraveineuse ou perfusion intraveineuse
Injection sous-cutanée ou perfusion sous-cutanée
Posologie initiale
La posologie dépend de I'intensité de la douleur, de l'état général dupatient et des traitements antérieurs ou concomitants.
Traitement des douleurs chroniques d'origine cancéreuse
Voies IV et Sous-cutanée.
Chez les patients recevant des opioïdes forts pour la première fois
La dose initiale est de 0,125 mg/kg/jour (environ 7,5 mg/jour), depréférence en perfusion continue plutôt qu'en injections itératives toutesles quatre à six heures.
Chez les patients recevant déjà de l'oxycodone par voie orale
La dose initiale est calculée à partir du ratio suivant : 2 mg d'oxycodoneorale est équivalent à 1 mg d'oxycodone injectable. Ce ratio est donné àtitre indicatif, la variabilité inter-patient nécessite de titrer prudemmentjusqu'à obtention de la posologie appropriée.
Chez les patients présentant des douleurs d'intensité variable dans lajournée
Il est possible d'utiliser un système d'analgésie contrôlée par lepatient ; la perfusion continue à la posologie habituelle sera alors associéeà des bolus auto-administrables, dont la dose sera environ équivalente uneheure de perfusion, suivi d'une période sans injection possible (périoderéfractaire) de 5 minutes minimum.
A titre indicatif, le rapport d'équianalgésie oxycodoneinjectable/morphine injectable est en moyenne de 1:1. Ce ratio est donné àtitre indicatif, la variabilité interindividuelle nécessitant de titrerprudemment jusqu'à obtention de la posologie appropriée.
Patients âgés, patients amaigris
L’administration d’oxycodone doit être prudente. Débuter le traitementà la dose la plus faible afin de minimiser l’incidence des effetsindésirables. La dose sera ensuite ajustée individuellement en fonction del’état clinique du patient.
Patients présentant une insuffisance hépatique, uneinsuffisance rénale
L’initiation du traitement doit suivre une approche conservatrice chez cespatients. La posologie initiale recommandée chez l'adulte doit être réduitede 50 %, et chaque patient doit faire l'objet d’une titration permettant uncontrôle analgésique adéquat conformément à sa situation clinique.
Adaptation de la posologie
Elle se justifie lorsque les doses antérieurement prescrites se révèlentinsuffisantes.
Arrêt du traitement
Il convient de réduire les doses d'oxycodone progressivement afin d'éviterl'apparition d'un syndrome de sevrage.
4.3. Contre-indications
Ce médicament ne doit jamais être utilisé dans les cas suivants :
· enfant de moins de 18 ans,
· hypersensibilité à l'oxycodone ou à l’un des excipients mentionnésà la rubrique 6.1,
· bronchopneumopathie chronique obstructive sévère,
· asthme bronchique sévère,
· dépression respiratoire sévère avec hypoxie,
· taux élevé de dioxyde de carbone dans le sang,
· iléus paralytique,
· cœur pulmonaire chronique,
· allaitement,
· association à la buprénorphine, la nalbuphine, la pentazocine, lanaltrexone et le nalméfène (voir rubrique 4.5).
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Mises en garde spéciales
Dans le contexte du traitement de la douleur I'augmentation des doses, mêmesi celles-ci sont élevées, ne relève pas le plus souvent d'un processus dedépendance.
Une demande pressante et réitérée nécessite de réévaluer fréquemmentl'état du patient. Elle témoigne le plus souvent d'un authentique besoin enanalgésique, à ne pas confondre avec un comportement addictif.
En cas d'utilisation prolongée et répétée, le patient peut développerune tolérance au médicament et avoir besoin d'augmenter progressivement lesdoses pour maintenir l'analgésie.
L'oxycodone, comme les autres opioïdes, doit être utilisé avec précautionchez les patients présentant des antécédents de toxicomanie ou d'alcoolisme.Cependant ces antécédents ne contre-indiquent toutefois pas la prescriptiond'oxycodone si celle-ci apparaît indispensable au traitement de la douleur maisune surveillance particulière du traitement est recommandée.
L'oxycodone est un stupéfiant qui présente un risque d'abus équivalent auxautres opioïdes forts. L'oxycodone peut donner lieu, à une utilisationdétournée (mésusage) et un usage abusif par des personnes présentant unrisque latent ou manifeste de troubles addictifs. Une accoutumance et unedépendance physique et psychique peuvent apparaître après l'administrationd'analgésiques opioïdes dont l'oxycodone.
L'utilisation prolongée de ce médicament peut entraîner une dépendancephysique et un syndrome de sevrage peut apparaître lors d'un arrêt brutal dutraitement. Le syndrome de sevrage est caractérisé par les symptômes suivants: bâillements, anxiété, irritabilité, frissons, mydriase, bouffées dechaleur, tremblements, sudation, larmoiement, rhinorrhée, agitation,convulsions, insomnies, nausées, vomissements, crampes abdominales, diarrhées,arthralgies.
L'apparition de ce syndrome de sevrage sera évitée par une diminutionprogressive des doses.
L'usage détourné peut entraîner des effets indésirables graves pouvantêtre fatals.
L'oxycodone n'est pas adapté au traitement des pharmacodépendances majeuresaux opiacés.
Ce médicament est GENERALEMENT DECONSEILLE pendant la grossesse (voirrubrique 4.6).
Précautions d'emploi
Le risque principal en cas de surdosage est une dépression respiratoire.
L'oxycodone doit être utilisé avec précaution dans les cas suivants :
Hypovolémie
En cas d'hypovolémie, l'oxycodone peut induire un collapsus. L'hypovolémiesera donc corrigée avant l'administration d'oxycodone.
Insuffisance rénale
L'élimination rénale de l'oxycodone, sous la forme d'un métabolite actif,impose de débuter le traitement à posologie réduite, en adaptant par lasuite, comme chez tout patient, les doses ou la fréquence d'administration àl'état clinique. Chez les patients atteints d’insuffisance rénale sévèreen initiation de traitement par l’oxycodone, il est recommandé de débuter letraitement par une posologie réduite de 50%.
Lorsque l'étiologie de la douleur est traitée simultanément
Il convient alors d'adapter les doses d'oxycodone aux résultats dutraitement appliqué.
Chez l'insuffisant respiratoire
La fréquence respiratoire sera surveillée attentivement. La somnolenceconstitue un signe d'appel d'une décompensation.
Il importe de diminuer les doses d'oxycodone lorsque d'autres traitementsantalgiques d'action centrale sont prescrits simultanément, car cela favorisel'apparition brutale d'une insuffisance respiratoire.
Chez les patients présentant une insuffisance hépatique
L'administration d'oxycodone doit être prudente et accompagnée d'unesurveillance clinique. Chez les patients atteints d’insuffisance hépatiquesévère en initiation de traitement par l’oxycodone, il est recommandé dedébuter le traitement par une posologie réduite de 50%.
Chez les personnes âgées ou fragilisées
Leur sensibilité particulière aux effets antalgiques des opioïdes forts,mais aussi à leurs effets indésirables centraux (confusion) ou d'ordredigestif, associée à une baisse physiologique de la fonction rénale, doitinciter à la prudence, en instaurant notamment le traitement à la dose la plusfaible, et en augmentant très progressivement la posologie.
Les co-prescriptions, lorsqu'elles comportent des antidépresseurstricycliques notamment, augmentent a fortiori la survenue d'effets indésirablescomme la confusion ou la constipation.
Une pathologie urétro-prostatique, fréquente dans cette population, exposeau risque de rétention urinaire.
L'usage de l'oxycodone ne doit pas pour autant être restreint chez lapersonne âgée dès lors qu'il s'accompagne de ces précautions.
Constipation
Il est impératif de rechercher et de prendre en charge une constipation ouun syndrome occlusif avant et pendant le traitement.
Traumatisme crânien
En raison du risque d'augmentation de la pression intracrânienne,l'utilisation d'oxycodone au cours des douleurs chroniques devra êtreprudente.
Troubles mictionnels
Il existe un risque de dysurie ou de rétention d'urine, principalement encas d'adénome prostatique ou de sténose urétrale.
Chez les patients présentant une atteinte du tractus biliaire, unepancréatite, des troubles inflammatoires intestinaux, un myxœdème, unehypothyroïdie, une insuffisance adrénocorticale, une maladie d’Addison, unehypotension, une psychose toxique, un delirium tremens, un alcoolisme, unehypertrophie de la prostate
L'administration d'oxycodone doit être prudente et accompagnée d'unesurveillance clinique.
Hyperalgésie
Une hyperalgésie ne répondant pas à une augmentation supplémentaire de ladose d’oxycodone peut exceptionnellement apparaitre, en particulier à hautesdoses. Il peut être nécessaire de réduire la dose d’oxycodone ou de changerd’opioïde.
Système endocrinien
Les opioïdes, comme l’oxycodone, sont susceptibles d’exercer une actionpharmacologique sur l’axe hypothalamo-hypophysaire ou gonadique. Certainesmodifications ont été observées telles qu’une augmentation de laprolactinémie et une diminution du cortisol plasmatique et de la testostérone.Ces modifications hormonales peuvent se manifester par des symptômescliniques.
Sportifs
L'attention des sportifs doit être attirée sur le fait que cettespécialité contient du chlorhydrate d'oxycodone et que ce principe actif estinscrit sur la liste des substances dopantes.
Ce médicament devrait être utilisé avec précaution en situations préopératoires, dans les 12–24 heures post-opératoires et jusqu’à laconfirmation médicale de la reprise du transit intestinal.
Risque lié à l’utilisation concomitante de médicaments sédatifs telsque les benzodiazépines ou autres médicaments apparentés :
L'utilisation concomitante d’oxycodone et de sédatifs tels que lesbenzodiazépines ou autres médicaments apparentés peut entraîner unesédation, une détresse respiratoire, un coma et la mort. En raison de cesrisques, la prescription concomitante avec ces médicaments sédatifs doit êtreréservée aux patients pour lesquels d’autres options thérapeutiques ne sontpas possibles. Si la décision de prescrire oxycodone en même temps que desmédicaments sédatifs est prise, la dose efficace la plus faible doit êtreutilisée et la durée de traitement doit être aussi courte que possible.
Les patients doivent être suivis de près pour surveiller la survenue designes et symptômes de dépression respiratoire et de sédation. À cet égard,il est fortement recommandé d'informer les patients et leurs soignants afinqu’ils connaissent ces symptômes (voir rubrique 4.5).
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par ampoule,c’est-à-dire qu’il est essentiellement « sans sodium ».
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formesd'interactions
Médicaments sédatifsIl faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substancespeuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central etcontribuer à diminuer la vigilance. Il s'agit des dérivés morphiniques(analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques,des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que lesbenzodiazépines (par exemple le méprobamate), des hypnotiques, desantidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine,trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurscentraux, des IMAO, du baclofène et du thalidomide.
Associations contre-indiquées (voir rubrique 4.3)· Morphiniques agonistes-antagonistes (buprénorphine, nalbuphine,pentazocine)
Diminution de l'effet antalgique par blocage compétitif des récepteurs,avec risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.
· Morphiniques antagonistes partiels (nalméfène, naltrexone)
Risque de diminution de l’effet antalgique.
Associations déconseillées (voir rubrique 4.4)· Consommation d'alcool
Majoration par l'alcool de l'effet sédatif des analgésiquesmorphiniques.
L'altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite devéhicules et l'utilisation de machines. Eviter la prise de boissonsalcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.
· Oxybate de sodium
Majoration de la dépression centrale. L’altération de la vigilance peutrendre dangereuses la conduite de véhicules et l’utilisation de machines.
· Inhibiteurs puissants du CYP3A4 tels que certains macrolides(clarithromycine, érythromycine, télithromycine), azolés antifongiques(kétoconazole, itraconazole, voriconazole, posaconazole) et inhibiteurs deprotéases boostés par ritonavir ou cobicistat, bocéprévir
Augmentation des concentrations plasmatiques de l’oxycodone. Surveillanceclinique et adaptation éventuelle de la posologie d’oxycodone pendant ladurée du traitement par l’inhibiteur enzymatique.
· Le jus de pamplemousse, inhibiteur du CYP3A4, administré à raison de200 mL trois fois par jour pendant cinq jours, a augmenté l’ASC del’oxycodone administré par voie orale. En moyenne, l’ASC était environ1,7 fois plus élevée (intervalle de 1,1 à 2,1).
· Crizotinib
Risque de majoration de la toxicité de l’oxycodone par diminution de sonmétabolisme et/ou augmentation de sa biodisponibilité par le crizotinib.
· Idélalisib
Augmentation des concentrations plasmatiques du substrat par diminution deson métabolisme hépatique par l’idélalisib.
Inducteurs enzymatiques (rifampicine, rifabutine, carbamazépine,enzalutamide, dabrafénib, phénytoïne, primidone, phénobarbital, éfavirenz,eslicarbamazépine, oxcarbazépine)
Diminution des concentrations plasmatiques de l’oxycodone par augmentationde sa clairance. Une adaptation de la posologie d’oxycodone peut êtreenvisagée.
La rifampicine, un inducteur du CYP3A4, administré à raison de 600 mg unefois par jour pendant sept jours, a réduit l’ASC de l’oxycodone administrépar voie orale. En moyenne, l’ASC était réduite d’environ 86%.
· Millepertuis
Diminution des concentrations plasmatiques de l’oxycodone par augmentationde sa clairance. Une adaptation de la posologie d’oxycodone peut êtreenvisagée.
Le millepertuis, un inducteur du CYP3A4, administré à raison de 300 mgtrois fois par jour pendant quinze jours, a réduit l’ASC de l’oxycodoneadministré par voie orale. En moyenne, l’ASC était réduite d’environ50 % (intervalle de 37 à 57 %).
Associations à prendre en compte· Autres analgésiques morphiniques agonistes (alfentanil, codéine,dextromoramide, dihydrocodéine, fentanyl, hydromorphone, morphine, péthidine,phénopéridine, rémifentanil, sufentanil, tramadol)
· Antitussifs morphine-like (dextrométorphane, noscapine, pholcodine)
· Antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine)
· Médicament sédatifs tels que benzodiazépines et apparentés :L’utilisation concomitante d’opioïdes avec des médicaments sédatifs telsque les benzodiazépines ou les médicaments apparentés augmente le risque desédation, de dépression respiratoire, de coma et de décès en raison d’uneffet dépresseur additif sur le système nerveux central. La dose et la duréede l’utilisation concomitante doivent être limitées (voirrubrique 4.4).
· Barbituriques
Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas desurdosage.
· Autres médicaments sédatifs
Majoration de la dépression centrale. L'altération de la vigilance peutrendre dangereuses la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.
· Agents sérotoninergiques
L’administration concomitante de l’oxycodone et d’agentssérotoninergiques, tels qu’un inhibiteur sélectif de la recapture de lasérotonine (ISRS) ou un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de lanoradrénaline (IRSN) peut entraîner une toxicité sérotoninergique. Lessymptômes de la toxicité sérotoninergique peuvent inclure des modificationsde l’état mental (par ex., agitation, hallucinations, coma), une instabilitédu système nerveux autonome (par ex., tachycardie, pression artérielle labile,hyperthermie), des anomalies neuromusculaires (par ex., hyperréflexie, manquede coordination, rigidité) et/ou des symptômes gastro-intestinaux (par ex.,nausées, vomissements, diarrhée). L’oxycodone doit être utilisée avecprudence et il peut être nécessaire de diminuer la posologie chez les patientsutilisant ces médicaments
4.6. Fertilité, grossesse et allaitement
GrossesseLes études chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effet tératogène. Enl'absence d'effet tératogène chez l'animal, un effet malformatif dansl'espèce humaine n'est pas attendu. En effet, à ce jour, les substancesresponsables de malformations dans l'espèce humaine se sont révéléestératogènes chez l'animal au cours d'études bien conduites sur deuxespèces.
En clinique, il n'existe pas actuellement de données suffisammentpertinentes pour évaluer un éventuel effet malformatif ou fœtotoxique duchlorhydrate d'oxycodone lorsqu'il est administré pendant la grossesse.
En fin de grossesse, des posologies élevées, même en traitement bref, sontsusceptibles d'entraîner une dépression respiratoire chez le nouveau-né.
Au cours des trois derniers mois de la grossesse, la prise chronique dechlorhydrate d'oxycodone par la mère, et cela quelle que soit la dose, peutêtre à l'origine d'un syndrome de sevrage chez le nouveau-né avecirritabilité, vomissements, convulsions et létalité accrue.
En conséquence, l'utilisation du chlorhydrate d'oxycodone est déconseilléeau cours de la grossesse.
En fin de grossesse, en cas de prises ponctuelles élevées, de traitementchronique, voire de toxicomanie, une surveillance néo-natale doit êtreenvisagée, afin de prévenir les risques de dépression respiratoire ou desyndrome de sevrage chez l'enfant.
AllaitementL'oxycodone est excrété dans le lait maternel et peut engendrer unedépression respiratoire du nouveau-né. En conséquence, l'oxycodone estcontre-indiqué au cours de l'allaitement.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser desmachines
En raison de la baisse possible de vigilance induite par ce médicament,l'attention est attirée sur les risques liés à la conduite d'un véhicule età l'utilisation d'une machine, principalement à l'instauration du traitementet en cas d'association avec d'autres dépresseurs du système nerveuxcentral.
4.8. Effets indésirables
Les effets indésirables les plus fréquents aux doses habituelles sont laconstipation, la somnolence, des sensations vertigineuses, des maux de tête, unprurit, des nausées et vomissements.
En cas d'administration chronique, la constipation ne régresse passpontanément et doit donc être prise en charge. En revanche, somnolence,nausées et vomissement sont en règle générale transitoires et leurpersistance doit faire rechercher une cause associée.
Tous ces effets, et notamment la constipation, sont prévisibles et doiventdonc être anticipés afin d'optimiser le traitement. Ils peuvent nécessiterune thérapeutique correctrice.
L’incidence des effets indésirables classés par classe de systèmesorganes est présentée ci-dessous. La définition des catégories defréquences de survenue est la suivante :
Très fréquent (≥1/10)
Fréquent (≥1/100, <1/10)
Peu fréquent (≥1/1000, <1/100)
Rare (≥1/10 000, <1/1000)
Très rare (<1/10 000)
Fréquence indéterminée (ne pouvant être estimée à partir des donnéesdisponibles).
Affections du système immunitaire
Peu fréquent : Hypersensibilité,
Fréquence indéterminée : Réaction anaphylactique.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Fréquent : Diminution de l’appétit,
Peu fréquent : Déshydratation.
Affections psychiatriques
Fréquent : Anxiété, état confusionnel, dépression, insomnie, nervosité,troubles de la pensée, cauchemars, plus spécialement chez le sujet âgé, avecéventuellement hallucinations,
Peu fréquent : Agitation, labilité émotionnelle, troubles de l’humeur,hallucinations, diminution de la libido, pharmacodépendance (voirrubrique 4.4),
Fréquence indéterminée : Agressivité.
Affections du système nerveux
Très fréquent : Somnolence, sensations vertigineuses, céphalées,
Fréquent : Tremblements, augmentation de la pression intracrânienne,qu’il convient de traiter dans un premier temps,
Peu fréquent : Amnésie, convulsions, hypertonie, hypoesthésie,contractions musculaires involontaires, troubles du langage, syncope,paresthésies, dysgueusie,
Fréquence indéterminée : Hyperalgésie, léthargie.
Affections oculaires
Peu fréquent : Troubles de la vision, myosis.
Affections de l’oreille et du labyrinthe
Peu fréquent : Vertiges.
Affections cardiaques
Peu fréquent : Palpitations (dans un contexte de syndrome de sevrage),
Rare : Bradycardie.
Affections vasculaires
Peu fréquent : Vasodilatation,
Rare : Hypotension, hypotension orthostatique.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Fréquent : Dyspnée,
Peu fréquent : Dépression respiratoire.
Affections gastro-intestinales
Très fréquent : Constipation, nausées, vomissements,
Fréquent : Douleur abdominale, diarrhée, sécheresse de la bouche,dyspepsie,
Peu fréquent : Dysphagie, flatulences, éructations, iléus,
Fréquence indéterminée : Caries dentaires.
Affections hépatobiliaires
Peu fréquent : Augmentation des enzymes hépatiques,
Fréquence indéterminée : Cholestase, colique biliaire.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Très fréquent : Prurit,
Fréquent : Eruption cutanée, hyperhidrose,
Peu fréquent : Sécheresse de la peau,
Rare : Urticaire.
Affections du rein et des voies urinaires
Peu fréquent : Rétention urinaire.
Affections des organes de reproduction et du sein
Peu fréquent : Troubles de l’érection,
Fréquence indéterminée : Aménorrhée.
Affections endocriniennes
Fréquence indéterminée : Hypogonadisme.
Troubles généraux et anomalies au site d’injection
Fréquent : Asthénie,
Peu fréquent : Frissons, syndrome de sevrage, malaise, œdème, œdèmepériphérique, tolérance au médicament, soif,
Fréquence indéterminée : Syndrome de sevrage médicamenteux dunouveau-né, fatigue.
Déclaration des effets indésirables suspectésLa déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation dumédicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapportbénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent touteffet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agencenationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) etréseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance – Site internet : <ahref=„http://www.signalement-sante.gouv.fr“>www.signalement-sante.gouv.fr.
4.9. Surdosage
Symptômes
Les signes d'un surdosage en oxycodone sont : une dépression respiratoire,un myosis, une hypotonie musculaire, une hypotension, un œdème pulmonaire, unebradycardie, une somnolence pouvant évoluer vers un état de stupeur ou decoma, pouvant être fatal dans les cas les plus graves.
La somnolence constitue un signe d'appel précoce de la décompensationrespiratoire.
Conduites d'urgence
Ventilation assistée, avant réanimation cardio-respiratoire en servicespécialisé. L’évacuation du contenu gastrique peut être utile pouréliminer le produit non absorbé.
En cas de surdosage massif, traitement par la naloxone par voieintraveineuse.
Chez les sujets physiquement dépendants de l'oxycodone, la naloxone doitêtre administrée avec précaution, car elle peut provoquer une réversionbrutale ou totale des effets opioïdes, et provoquer des douleurs ou un syndromede sevrage aigu.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : ANALGESIQUE OPIOIDE, code ATC :N02AA05.
(N: système nerveux central).
L'oxycodone est un agoniste opioïde pur.
Son action antalgique est similaire qualitativement à celle de lamorphine.
L'effet thérapeutique est principalement analgésique, anxiolytique,antitussif et sédatif.
Système endocrinien : les opioïdes ont une action pharmacologique sur l'axehypothalamo-hypophysaire ou gonadique. Certaines modifications ont étéobservées telles qu'une augmentation de la prolactinémie et une diminution ducortisol plasmatique et de la testostérone. Ces modifications hormonalespeuvent se manifester par des symptômes cliniques.
Autres effets pharmacologiques : Les études animales et in vitro indiquentdifférents effets des opioïdes naturels tels que la morphine, sur lescomposantes du système immunitaire. La conséquence clinique de cesobservations n'est pas connue.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
La biodisponibilité absolue de l'oxycodone varie jusqu'à 87 %.
L'effet de premier passage hépatique est faible. La demi-vie d'éliminationest en moyenne de 4,5 heures, et l'état d'équilibre est atteint en environ24 heures.
L'oxycodone est métabolisé en noroxycodone et en oxymorphone ;l'oxymorphone possède une activité antalgique, mais les faibles concentrationsplasmatiques retrouvées ne sont pas considérées comme contribuant àl'activité pharmacologique de l'oxycodone.
Le chlorhydrate d'oxycodone et son principal métabolite, la noroxycodone,sont éliminés par voie urinaire.
Les concentrations plasmatiques de l'oxycodone ne sont en principe pasaffectées par l'âge, étant supérieures de 15 % chez le sujet âgé encomparaison au sujet jeune. Chez la femme, en moyenne, les concentrationsplasmatiques de l'oxycodone sont supérieures de 25 % par rapport à un hommeen données ajustées au poids corporel.
5.3. Données de sécurité préclinique
Les données non cliniques issues des études conventionnelles depharmacologie de sécurité, toxicologie en administration répétée,génotoxicité, cancérogénèse, et des fonctions de reproduction et dedéveloppement, n’ont pas révélé de risque particulier pour l’homme.
L'oxycodone n'a pas montré d'effet sur la fertilité, la reproduction et surle développement embryonnaire du rat. Dans des études péri- et post-natalesconduites chez le rat, il n'a pas été observé d'effet toxique de l'oxycodonesur la gestation, la parturition et la lactation ou sur le développement de ladescendance et leur survie à l'exception d'une diminution de poids à fortesdoses. De même, les études de tératogénicité chez le rat et le lapin n'ontpas mis en évidence d'effet fœtotoxique de l'oxycodone.
Aucune étude de carcinogénicité à long terme n'a été effectuée.
Les résultats négatifs des études de mutagénèse in vitro et in vivo àdes doses très élevées comparativement aux doses thérapeutiques indiquentque le risque mutagène de l'oxycodone est très peu probable dans lesconditions d'utilisations thérapeutiques. L'oxycodone s'est avéré mutagènelors d'un test in vitro (test du lymphome de souris avec activation métaboliqueà des doses supérieures à 50 µg/ml).
6. DONNEES PHARMACEUTIQUES
6.1. Liste des excipients
Citrate de sodium, acide citrique monohydraté, chlorure de sodium, hydroxydede sodium, acide chlorhydrique, eau pour préparations injectables.
6.2. Incompatibilités
Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments àl’exception de ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.
6.3. Durée de conservation
2 ans.
La stabilité physico-chimique de la solution diluée a été démontréependant 24 heures.
Toutefois d'un point de vue microbiologique, le produit doit être utiliséimmédiatement. En cas d’utilisation non immédiate, les durées et conditionsde conservation après dilution et avant utilisation relèvent de la seuleresponsabilité de l’utilisateur.
6.4. Précautions particulières de conservation
Conserver les ampoules dans l’emballage d’origine, à l'abri de lalumière.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
1 mL en ampoule en verre incolore de type I. Boîte de 5 ampoules.
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6. Précautions particulières d’élimination et demanipulation
Ne pas utiliser le contenu d'une ampoule déjà entamée.
Ce médicament peut être dilué à la concentration de 1 mg/mL dans duchlorure de sodium 0,9 %, du glucose 5 % ou de l'eau pour préparationsinjectables.
Prélever le contenu de l'ampoule dans des conditions d'asepsie rigoureuseavec du matériel à usage unique.
Comme tous les produits à usage parentéral, contrôler visuellement pourvérifier l'absence de particules ou de changement de couleur. Une légèrecoloration jaune de la solution ne modifie ni la qualité ni l'efficacité dumédicament.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
LABORATOIRE AGUETTANT
1 RUE ALEXANDER FLEMING
69007 LYON
8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 34009 300 390 0 7 : 1 mL en ampoule (verre). Boîte de 5
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DEL’AUTORISATION
A compléter ultérieurement par le titulaire.
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
A compléter ultérieurement par le titulaire
11. DOSIMETRIE
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Sans objet.
CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE
Stupéfiant.
Prescription limitée à 7 jours ou à 28 jours en cas en casd'administration à l'aide de systèmes actifs pour perfusion.
Prescription sur ordonnances sécurisées.
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