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SUXAMETHONIUM AGUETTANT 10 mg/mL, solution injectable en seringue préremplie - résumé des caractéristiques

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Résumé des caractéristiques - SUXAMETHONIUM AGUETTANT 10 mg/mL, solution injectable en seringue préremplie

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

SUXAMETHONIUM AGUETTANT 10 mg/mL, solution injectable en seringuepréremplie

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chaque mL de solution injectable contient 10 mg de chlorure desuxaméthonium anhydre (équivalent à 11 mg de chlorure de suxaméthonium­dihydraté).

Chaque seringue préremplie de 10 mL contient 100 mg de chlorure desuxaméthonium anhydre (équivalent à 110 mg de chlorure de suxaméthonium­dihydraté).

Excipient à effet notoire :

Chaque mL de solution injectable contient 2,79 mg de sodium, équivalent à0,12 mmol.

Chaque seringue préremplie de 10 mL contient 27,9 mg de sodium,équivalent à 1,2 mmol.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution injectable (injection).

Solution limpide et incolore.

pH : 3,0 – 4,5

Osmolalité : 250 – 350 mOsm/Kg

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

SUXAMETHONIUM AGUETTANT est indiqué comme myorelaxant pour faciliterl’in­tubation endotrachéale lors d’une anesthésie générale ou dans lessituations d’urgence, chez l’adulte et chez l’enfant de plus de12 ans.

4.2. Posologie et mode d'administration

Le suxaméthonium doit être administré par ou sous le contrôle d’unclinicien expérimenté (anesthésiste, spécialiste des soins intensifs ou demédecine d’urgence) familiarisé au mode d’action, aux caractéristiques etaux dangers de ce médicament, qualifié pour pratiquer une intubation et mettreen œuvre une respiration artificielle. L’administration ne doit se faire quelorsque le matériel nécessaire à une intubation endotrachéale immédiate età une oxygénation par ventilation à pression positive intermittente estdisponible. Le médicament est administré par voie intraveineuse aprèsinduction d’une anesthésie, mais jamais chez le patient conscient.

Posologie
Adultes

Pour réaliser une intubation endotrachéale, le chlorure de suxaméthoniumest habituellement administré en bolus intraveineux à une dose de 1 mg/kg depoids corporel. Cette dose provoquera habituellement une relaxation musculairedans un délai de 30 à 60 secondes environ et d’une durée approximative de2 à 6 minutes. De plus fortes doses entraîneront une relaxation musculaireplus long mais le doublement de la dose ne doublera pas nécessairement ladurée de la relaxation.

SUXAMETHONIUM AGUETTANT est réservé à l’administration d’une doseunique.

L’utilisation de faibles doses de myorelaxants non dépolarisants quelquesminutes avant l’administration du suxaméthonium a été préconisée pourréduire l’incidence et la sévérité des douleurs musculaires liées ausuxaméthonium. Cette technique peut nécessiter l’utilisation de doses dechlorure de suxaméthonium dépassant 1 mg/kg pour obtenir les conditionssatis­faisantes à une intubation endothrachéale (voir rubrique 4.4).

Populations particulières
Patients âgés

Les doses de suxaméthonium nécessaires chez les patients âgés sontcomparables à celles des sujets adultes.

Insuffisance rénale

Une dose unique de suxaméthonium peut être administrée aux patientsprésentant une insuffisance rénale en l’absence d’une hyperkaliémie. Desdoses multiples ou plus élevées peuvent entraîner des élévationscli­niquement significatives de la kaliémie et par conséquent, ne doivent pasêtre utilisées.

Insuffisance hépatique

Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les patientsprésentant une insuffisance hépatique. La fin de l’action du suxaméthoniumdépend de la cholinestérase plasmatique qui est synthétisée dans le foie.Bien que les taux plasmatiques de cholinestérase diminuent souvent chez lespatients présentant une atteinte hépatique, ces taux sont rarement assez baspour prolonger de manière significative l’apnée induite par lesuxaméthonium (voir rubrique 4.4).

Population pédiatrique

Adolescents de plus de 12 ans : la posologie est similaire à celle desadultes.

SUXAMETHONIUM AGUETTANT ne doit pas être administré chez des enfants demoins de 12 ans. Les graduations de la seringue pré-remplie ne permettent pasune adminitration précise du SUXAMETHONIUM AGUETTANT dans cette population.

Mode d’administration

SUXAMETHONIUM AGUETTANT doit être administré par voie intraveineuse. Laseringue préremplie ne convient pas à une utilisation d’unpousse-seringue.

4.3. Contre-indications

· Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipientsmen­tionnés à la rubrique 6.1.

· Le suxaméthonium n’a aucun effet sur le niveau de conscience et ne doitpas être administré à des patients qui ne sont pas sous anesthésiegénérale (voir rubrique 4.2).

· Antécédents personnels ou familiaux d’hyperthermie maligne. Lesuxaméthonium peut stimuler des contractions myofibrillaires prolongées chezles sujets prédisposés (voir rubrique 4.4).

· Patients connus pour avoir une activité atypique héréditaire de lacholinestérase plasmatique (butyrylcholi­nestérase) (antécédents deréponse prolongée et/ou renforcée – voir rubrique 4.4)

· Patients présentant une hyperkaliémie ou prédisposés à développerune hyperkaliémie (voir rubrique 4.4).

· Le suxaméthonium est contre-indiqué dans les cas suivants :

o patients ayant une hyperkaliémie pré-existante. En l’absenced’hy­perkaliémie et de neuropathie, une insuffisance rénale ne constitue pasune contre-indication à l’administration d’une dose habituelle unique desuxaméthonium, mais des doses multiples ou élevées peuvent entraîner desélévations cliniquement significatives de la kaliémie et par conséquent, nedoivent pas être utilisées.

o patients en phase de rétablissement après un traumatisme majeur ou suiteà des brûlures sévères. La période comportant le plus grand risqued’hyper­kaliémie peut être prolongée s’il existe une infection persistanteavec un retard de guérison.

o patients présentant des déficits neurologiques et une fonte musculairemajeure aiguë (par ex. lésions des motoneurones supérieurs et/ou inférieurs); la libération éventuelle de potassium apparaît au cours des 6 premiersmois qui suivent le déficit neurologique et est corrélée au degré et àl’étendue de la paralysie musculaire. Les patients qui ont été immobiliséspendant de longues périodes peuvent présenter un risque similaire.

· Patients atteints de myopathies des muscles squelettiques (par ex.dystrophie musculaire de Duchenne) car l’administration de suxaméthonium peuts’accompagner d’une hyperthermie maligne, de troubles du rythmeventriculaire et d’un arrêt cardiaque secondaire à une rhabdomyolyse aiguëavec hyperkaliémie.

· Antécédents personnels ou familiaux de maladies myotoniquescon­génitales telles que la myotonie congénitale et la dystrophie myotonique(risque de spasmes myotoniques sévères et de rigidité).

· Le suxaméthonium entraîne une élévation transitoire importante de lapression intraoculaire et par conséquent, ne doit pas être utilisé enprésence de lésions oculaires ouvertes ou dans les cas où une augmentation dela pression intraoculaire n’est pas pas souhaitable sauf si le bénéficepotentiel de son utilisation est supérieur au risque potentielpour l’œil.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Le suxaméthonium paralyse les muscles respiratoires ainsi que les autresmuscles squelettiques mais n’a aucun effet sur la conscience.

L’utilisation d’une technique de monitoring neuromusculaire appropriéeest recommandée pour l’évaluation du blocage neuromusculaire et de larécupération.

Réaction anaphylactique

Des réactions anaphylactiques allergiques ou non-allergiques sontrapportées pendant l’induction de l’anesthésie, parfois chez des patientsn’ayant jamais été exposés au curare. Les manifestations les plusfréquentes sont une éruption cutanée (de type érythémateuse) ou unérythème généralisé ou limité au site d’injection, qui peutéventuellement évoluer en un choc anaphylactique et/ou un bronchospasme. Danscertains cas, le bronchospasme et/ou le choc anaphylactique ne sont pasassociés à des manifestations cutanées. Un œdème de Quincke a égalementété rapporté.

L’apparition des premiers signes impose un arrêt définitif del’administration de SUXAMETHONIUM AGUETTANT même si l’administration n’apas été entièrement réalisée. Un traitement symptomatique doit alors êtreadministré.

En cas de réaction allergique, il est nécessaire d’administrer untraitement symptomatique. Des tests d’allergologie doivent également êtreréalisés (prélèvement immédiat, puis test cutané) (voirrubrique 4.8).

Sensibilité croisée

Il a été rapporté des pourcentages élevés de sensibilité croisée(supérieurs à 50 %) entre médicaments entraînant un blocageneuromus­culaire. Par conséquent, avant d’administrer du suxaméthonium, ilconvient si possible d’exclure une hypersensibilité à d’autresmédicaments entraînant un blocage neuromusculaire. Le suxaméthonium ne doitêtre utilisé chez des patients sensibles que lorsqu’il est absolumentindis­pensable. Les patients qui présentent une réaction d’hypersensibi­litésous anesthésie générale doivent ultérieurement faire l’objet d’unerecherche d’hypersensibilité à d’autres bloquants neuromusculaires.

Déficit ou réduction d’activité de la cholinestérase plasmatique

Le suxaméthonium est rapidement hydrolysé par la cholinestérase­plasmatique, ce qui limite l’intensité et la durée du blocageneuromus­culaire. Les sujets présentant une diminution de l’activité de lacholinestérase plasmatique présentent une réponse prolongée ausuxaméthonium. Environ 0,05 % de la population ont une réduction del’activité de la cholinestérase d’origine héréditaire qui estresponsable d’un allongement de la durée d’action du suxaméthonium de plusd’1 heure. En cas de curarisation prolongée, il est nécessaire de poursuivrela ventilation contrôlée jusqu’au retour d’une respiration spontanée etd’une normalisation de la fonction musculaire.

Un allongement et une intensification du blocage neuromusculaire peuventapparaître après une injection de suxaméthonium par suite d’une réductionde l’activité de la cholinestérase plasmatique dans les affectionspat­hologiques et les cas suivants :

· variation physiologique pendant la grossesse ou en période postnatale(voir rubrique 4.6) ;

· anomalie génétiquement déterminée de la cholinestérase plasmatique(voir rubrique 4.3) ;

· tétanos généralisé sévère, tuberculose, autres infections chroniquesou sévères ;

· brûlures sévères (voir rubrique 4.3) ;

· maladie invalidante chronique, affection maligne, anémie chronique etmalnutrition ;

· insuffisance hépatique stade terminal, insuffisance rénale aiguë ouchronique (voir rubrique 4.2) ;

· maladies auto-immunes : myxœdème ;

· collagénoses ;

· causes iatrogènes : après un échange plasmatique, une plasmaphérèse,une circulation extracorporelle et par suite d’un traitement médicamenteux­concomitant (voir rubrique 4.5).

Hyperthermie maligne

Comme le suxaméthonium peut être utilisé avec d’autres médicamentsanes­thésiques (halogénés) et qu’une hyperthermie maligne peut apparaîtrependant l’anesthésie même en l’absence de facteurs déclenchants connus,les médecins doivent être familiarisés avec les signes précoces, lediagnostic et le traitement de l’hyperthermie maligne. Un spasme isolé desmasséters peut apparaître et empêcher une intubation alors que les autresmuscles sont relâchés, mais il peut aussi s’agir d’un signe précoced’hyper­thermie maligne. Les autres signes d’hyperthermie maligne doiventalors être rechercher.

S’il apparaît une hyperthermie maligne, l’administration de tous lesmédicaments anesthésiques connus pour être associés à un tel cas (y comprisle suxaméthonium) doit être arrêtée et toutes les mesures de soin doiventimmédi­atement être mises en œuvre. Le dantrolène sodique intraveineux est letraitement médicamenteux spécifique de première intention et doit êtreadministré dès le diagnostic posé.

Douleurs musculaires

Des douleurs musculaires sont fréquemment observées aprèsl’adminis­tration de suxaméthonium et le plus communément chez des patientsen ambulatoire subissant une intervention chirurgicale mineure sous anesthésiegénérale (voir rubrique 4.8). La relation directe entre le degré defasciculation musculaire visible après l’administration de suxaméthonium etl’incidence ou la sévérité de la douleur n’a pas été établi. Lesuxaméthonium doit être utilisé avec prudence chez les patients présentantdes fractures ou des spasmes musculaires car les fasciculations musculairesini­tiales peuvent entraîner un traumatisme supplémentaire.

Hyperkaliémie

Une élévation aiguë transitoire de la kaliémie apparaît souvent aprèsl’adminis­tration de suxaméthonium chez des sujets normaux ; l’ampleur decette élévation est de l’ordre de 0,5 mmol/litre. Dans certaines affectionset certains états pathologiques, cette augmentation de la kaliémie aprèsl’adminis­tration de suxaméthonium peut être excessive et entraîner desarythmies cardiaques graves et un arrêt cardiaque. Chez les patientsprésentant une septicémie sévère, le risque d’hyperkaliémie semble êtrelié à la sévérité et à la durée de l’infection.

Myasthénie grave et autres syndromes myasthéniques

Il est déconseillé d’administrer du suxaméthonium aux patientsprésentant une myasthénie grave avancée. Même si ces patients sontrésistants au suxaméthonium, ils développent un état de bloc de Phase II quipeut être responsable d’un retard de guérison. Les patients atteints d’unsyndrome myasthénique d’Eaton-Lambert sont plus sensibles que la normale ausuxaméthonium, ce qui implique une réduction posologique.

Bradycardie et autres troubles du rythme cardiaque

Le suxaméthonium n’a aucun effet direct sur le myocarde, mais par suited’une stimulation des ganglions autonomes et des récepteurs muscariniques, lesuxaméthonium peut entraîner des modifications du rythme cardiaque, y comprisun arrêt cardiaque.

Chez des adultes sains, le suxaméthonium provoque parfois un légerralentissement transitoire de la fréquence cardiaque lors de l’administrati­oninitiale. Des bradycardies sont plus fréquemment observées chez les enfants eten cas d’administrations répétées de suxaméthonium chez les enfants et lesadultes. Le suxaméthonium peut également potentialiser la bradycardie due àl’halothane ou à d’autres médicaments. Rester vigilant lorsque les deuxmédicaments sont utilisés lors de l’anesthésie. Un traitement préliminairepar atropine ou glycopyrrolate intraveineux réduit de manière significativel’in­cidence et la sévérité de la bradycardie liée au suxaméthonium.

En l’absence d’hyperkaliémie préexistante ou provoquée, des arythmiesventri­culaires sont rarement observées après une administration desuxaméthonium. Les patients prenant des médicaments de type digitalique sontnéanmoins plus prédisposés à de telles arythmies.

Effets muscariniques

Les effets muscariniques du suxaméthonium, par ex. augmentation dessécrétions bronchiques ou salivaires, peuvent être évités parl’administration prophylactique d’atropine.

Augmentation de la pression intraoculaire

L’administration du suxaméthonium n’est pas recommandée chez lespatients subissant une chirurgie ouverte du globe oculaire.

Sodium

Ce médicament contient 27,9 mg de sodium pour 10 mL, soit 1,4 % de laconsommation quotidienne maximale recommandée par l’OMS qui est de 2 g desodium pour un adulte.

Population pédiatrique

Le SUXAMETHONIUM AGUETTANT n’est pas recommandé chez des enfants de moinsde 12 ans. En cas d’utilisation chez des enfants de plus de 12 ans, laprudence est de rigueur car une myopathie non diagnostiquée ou uneprédisposition non connue à une hyperthermie maligne et à une rhabdomyolyseest plus probable chez les patients pédiatriques, ce qui les expose à unrisque accru d’effets indésirables graves après administration desuxaméthonium (voir rubriques 4.3 et 4.8).

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formesd'interactions

Certains médicaments ou substances chimiques sont connus pour réduirel’activité normale de la cholinestérase plasmatique et peuvent parconséquent prolonger les effets de blocage neuromusculaire dusuxaméthonium :

· Antipsychotiques : phénelzine, promazine

· Cytotoxiques : cyclophosphamide, thiotépa, irinotécan

· Anesthésiques généraux : kétamine

· Antihistaminiques : des concentrations élevées de cimétidine peuventinhiber la pseudocholines­térase

· Anesthésiques locaux et/ou antiarythmiques : procaïne, chloroprocaïne,li­docaïne et procaïnamide

· Métoclopramide

· Parasympathiques : donépézil, galantamine, néostigmine, pyridostigmine,ri­vastigmine, édrophonium, chlorhydrate de tacrine

· Sympathomimétiques (bêta agonistes) : bambutérol et terbutaline

· Substances oganophosphorées : diazinon, malathion, chlorpyrifos,dichlor­vos, propétamphos, dimpylate

· Écothiopate en collyre

· Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS)

· Autres médicaments ayant un effet délétère potentiel sur l’activitéde la cholinestérase plasmatique : aprotinine, chlorpromazine, estrogènes etcontraceptifs oraux contenant des estrogènes, ocytocine, corticoïdes à dosesélevées.

Certains médicaments ou substances peuvent renforcer ou prolonger les effetsde blocage neuromusculaire du suxaméthonium par des mécanismes non liés àl’activité de la cholinestérase plasmatique :

· Antiarythmiques : quinidine, vérapamil

· Antibactériens (renforcement des effets du suxaméthonium) :aminoglycosides, lincosamides (tels que clindamycine et lincomycine),po­lymyxines (telles que colistine et polymyxine B) et vancomycine

· Anticonvulsivants : carbamazépine, phénytoïne

· Bêta-bloquants (renforcement/pro­longement du blocage neuromusculaire) :esmolol

· Immunomodulateurs (prolongement du blocage neuromusculaire) :azathioprine

· Carbonate de lithium

· Quinine et chloroquine

· Magnésium : magnésium par voie parentérale (renforcement du blocageneuromus­culaire)

· Médicaments volatils administrés par inhalation : l’halothane,l’en­flurane, le desflurane, l’isoflurane, le diéthyléther et leméthoxyflurane ont un léger effet sur le bloc de Phase I d’une injection desuxaméthonium mais accéléreront l’apparition et renforceront l’intensitédu bloc de Phase II induit par le suxaméthonium.

Certains médicaments ou substances peuvent exacerber certains effetsindésirables du suxaméthonium:

· Glucosides cardiotoniques : Les patients recevant des médicaments de typedigitalique sont plus susceptibles de présenter des effets d’hyperkaliémi­eexacerbés par le suxaméthonium.

· Anesthésiques généraux : propofol (augmentation du risque dedépression myocardique et de bradycardie).

Autres interactions

· Bloquants neuromusculaires compétitifs : L’association de bloquantsneuro­musculaires compétitifs peut entraîner des effets additifs ousynergiques. Néanmoins, la séquence d’administration peut égalementaffecter l’interaction. L’utilisation préalable d’une faible dose d’unbloquant neuromusculaire compétitif (par ex. vécuronium) réduit en généralles effets du suxaméthonium, mais si le suxaméthonium est administré pendantla récupération d’un blocage provoqué par un bloquant neuromusculai­recompétitif, il peut apparaître un antagonisme, un renforcement ou uneassociation de l’activité des deux bloquants. Les effets d’un bloquantneuro­musculaire compétitif peuvent être augmentés si ce dernier estadministré après le suxaméthonium.

4.6. Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse

Le suxaméthonium n’a aucune action directe sur l’utérus ou d’autresstructures musculaires lisses. Aux doses thérapeutiques normales, il netraverse pas la barrière placentaire en quantités suffisantes pour affecterles mouvements respiratoires du fœtus.

Les bénéfices de l’utilisation du suxaméthonium dans le cadre del’induction en séquence rapide pour une anesthésie générale sontnormalement supérieurs au risque éventuel pour le fœtus.

Les taux de cholinestérase plasmatique chutent au cours du premier trimestrede grossesse pour atteindre environ 70 à 80 % des taux existant avant lagrossesse ; une baisse supplémentaire à un niveau correspondant à 60 à70 % des taux avant la grossesse apparaît 2 à 4 jours aprèsl’accouche­ment. Les taux de cholinestérase plasmatique augmentent ensuitepour retrouver leurs valeurs normales au cours des 6 semaines suivantes.

Par conséquent, pendant la grossesse ou en période postnatale, uneproportion élevée de patientes peut présenter un léger allongement dublocage neuromusculaire après l’injection de suxaméthonium (voir rubrique4.4). Chez deux espèces animales, le suxaméthonium ne s’est pas révéléembryotoxique ou tératogène. L’utilisation du suxaméthonium peut êtreenvisagée pendant la grossesse, si nécessaire. Néanmoins, la prudence est derigueur après l’administration du suxaméthonium chez des patientes enceinteset en période post-natale.

Allaitement

On ne sait pas si le suxaméthonium ou ses métabolites sont excrétés dansle lait maternel. Néanmoins, comme le suxaméthonium est rapidement hydrolysépar la cholinestérase plasmatique (pseudocholines­térase) en un métaboliteinactif, aucun effet n’est attendu chez les nouveau-nés/nourrisson­sallaités.

Fertilité

Il n’existe pas de données concernant l’effet du suxaméthonium sur lafertilité. Néanmoins, comme le suxaméthonium est rapidement hydrolysé par lacholinestérase plasmatique (pseudocholines­térase) en un métabolite inactif,aucun effet n’est attendu sur la fertilité une fois que l’effetpharma­cologique est passé.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser desmachines

SUXAMETHONIUM AGUETTANT a une influence importante sur l’aptitude àconduire des véhicules et à utiliser des machines.

Le suxaméthonium sera toujours utilisé en association avec un anesthésiquegénéral et par conséquent, on appliquera les précautions habituellescon­cernant la réalisation de tâches après une anesthésie générale.

4.8. Effets indésirables

Les effets indésirables sont énumérés ci-dessous par classe de systèmesd’organe et par fréquence. Les fréquences estimées ont été déterminéesd’après les données publiées. Les fréquences sont définies de la manièresuivante : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100 et < 1/10), peufréquent (≥ 1/1 000 et < 1/100) ; rare (≥ 1/10 000 et < 1/1 000); très rare (< 1/10 000).

Affections du système immunitaire

Fréquent

Réactions anaphylactiques allergiques ou non allergiques(his­taminolibérati­on non spécifique), prurit, troubles cardiovascula­ires,bronchos­pasme, choc anaphylactique sévère (pouvant avoir une évolutionfatale) (voir rubrique 4.4).

Fréquence indéterminée

Œdème de Quincke

Affections du système nerveux

Fréquent

Augmentation transitoire de la pression intracrânienne*

Affections oculaires

Fréquent

Augmentation de la pression intra-oculaire*

Affections cardiaques

Fréquent

Arythmies (y compris arythmies ventriculaires), bradycardie, tachycardie.

Fréquence indéterminée

Arrêt cardiaque.

Affections vasculaires

Fréquent

Bouffées vasomotrices, hypotension

Fréquence indéterminée

Hypertension

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Rare

Bronchospasme, dépression respiratoire prolongée

Fréquence indéterminée

Sécrétion bronchique excessive, apnée

Affections gastrointestinales

Fréquent

Fréquence indéterminée

Augmentation de la pression intragastrique*

Sécrétion gastrique excessive

Hypertrophie de la glande salivaire

Une hypersalivation a également été rapportée

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Fréquent

Rash

Affections musculosquelet­tiques et systémiques

Très fréquent

Fasciculation musculaire, douleurs musculaires post-opératoires (voirrubrique 4.4)

Fréquent

Myoglobinémie, myoglobinurie

Rare

Trismus

Fréquence indéterminée

Rhabdomyolyse (voir rubriques 4.3 et 4.4)

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Fréquent

Érythème au site d’injection

Rare

Hyperthermie maligne (voir rubrique 4.4)

Investigations

Fréquent

Augmentation transitoire de la kaliémie

* L’augmentation initiale de la pression intracrânienne, intraoculaire etintragastrique se normalise en quelques minutes.

Description d’effets indésirables particuliers

Des cas d’arrêt cardiaque liés à une hyperkaliémie ont été rapportésaprès l’administration de suxaméthonium chez des patients présentant uneinfirmité motrice cérébrale congénitale, un tétanos, une lésion de lamoelle épinière, une dystrophie musculaire et un traumatisme crânien fermé.De tels événements ont également été rapportés dans de rares cas chez desenfants présentant des troubles musculaires antérieurement nondiagnostiqués.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation dumédicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapportbénéfi­ce/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent touteffet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agencenationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) etréseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance – Site internet : <ahref=„http://­www.signalement-sante.gouv.fr“>www­.signalement-sante.gouv.fr.

4.9. Surdosage

Une apnée et une paralysie musculaire prolongée représentent lesprincipaux effets graves d’un surdosage. Par conséquent, il est essentiel demaintenir une ventilation appropriée des voies aériennes jusqu’àl’apparition d’une respiration spontanée.

La néostigmine et d’autres médicaments anticholinesté­rasiques ne sontpas des antidotes au suxaméthonium mais intensifieraient l’effet dedépolarisation. Néanmoins, dans certains cas, lorsque l’action dusuxaméthonium est prolongée, le bloc dépolarisant caractéristique (Phase I)peut se transformer en ayant les caractéristiques d’un bloc non-dépolarisant(Phase II). La décision d’utiliser de la néostigmine pour inverser le blocde Phase II induit par le suxaméthonium repose sur l’avis du clinicien danschaque cas individuel. Des informations valables en rapport avec cette décisionseront obtenues en surveillant la fonction neuromusculaire. Si l’on utilise dela néostigmine, son administration doit s’accompagner de doses appropriéesd’un anticholinergique tel que l’atropine.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynami­ques

Classe pharmacothéra­peutique : Système musculo-squelettique ;myorelaxants à action périphérique ; dérivés de la choline, Code ATC :M03AB01.

Mécanisme d’action

Le suxaméthonium est un bloquant neuromusculaire à action dépolarisanteultra-courte.

Effets pharmacodynamiques

Le suxaméthonium a une structure très proche de l’acétylcholine. Toutcomme l’acétylcholine, le suxaméthonium agit sur la plaque motrice terminaledes muscles squelettiques pour provoquer une paralysie flasque (bloc de PhaseI). Le suxaméthonium diffuse lentement vers la plaque motrice où saconcentration persiste assez longtemps pour provoquer une perted’excitabilité électrique. La dépolarisation de la plaque motrice établitun gradient électrique ce qui provoque l’ouverture des canaux ioniquesvoltage-dépendants du muscle et entraîne ainsi une contraction musculairetem­poraire. Bien que la plaque motrice reste dépolarisée, la membranemusculaire tient compte de cette dépolarisation et reste flasque.

Si le suxaméthonium est perfusé en continu, la membrane jonctionnelle­récupère lentement son potentiel de repos avec un retour de la transmissionne­uromusculaire (tachyphylaxie) ; ainsi pour maintenir l’effet, il faudra uneplus grande vitesse de perfusion. Avec une perfusion continue, la transmissionne­uromusculaire sera de nouveau inhibée (bloc de Phase II) même si lepotentiel membranaire de la plaque motrice reste relativement inchangé. Un blocde Phase II a les caractéristiques cliniques d’un bloc non-dépolarisant. Unbloc de Phase II peut s’accompagner d’un blocage neuromusculaire prolongéet d’une apnée. Le mécanisme de ce bloc n’est pas connu mais un blocagedes canaux par pénétration du suxaméthonium dans le cytoplasmesous-synaptique, une accumulation intracellulaire de calcium et de sodium, laperte de potassium intracellulaire et l’activation de Na, K-ATP-ase sont tousdes phénomènes qui y contribuent. On considère que la courte duréed’action du suxaméthonium est due à son métabolisme rapide dans le sang. Lesuxaméthonium est rapidement hydrolysé par la cholinestérase plasmatique ensuccinylmonocho­line qui possède des propriétés myorelaxantes dépolarisantes­cliniquement non significatives.

5.2. Propriétés pharmacocinéti­ques

Après injection intraveineuse, le suxaméthonium agit dans un délai de30 à 60 secondes environ et sa durée d’action est de 2 à 6 minutes,puisqu’il est hydrolysé par la cholinestérase plasmatique(pse­udocholinesté­rase). Une molécule de choline est rapidement décomposéepour former de la succinylmonocholine (un faible myorelaxant) qui est ensuitelentement hydrolysée en acide succinique et en choline. Seule une faibleproportion de suxaméthonium est excrétée sous forme inchangée dans lesurines.

Le gène contrôlant l’expression de la cholinestérase plasmatiqueprésente un polymorphisme et l’activité enzymatique varie entre les sujets.Une apnée prolongée a parfois été rapportée chez des patients aprèsadministration du suxaméthonium. La plupart de ces patients présentaient unecholinestérase plasmatique atypique ou un déficit en cholinestérase par suitede variations alléliques, d’une affection hépatique ou rénale, ou detroubles nutritionnels modifiant la clairance de la substance active. Certainsmédicaments peuvent inhiber la synthèse enzymatique ou modifier son activité(voir rubrique 4.5).

5.3. Données de sécurité préclinique

Il n’existe pas de données précliniques importantes pour le prescripteur,en plus de celles déjà incluses dans d’autres rubriques du Résumé desCaractéristiques du Produit.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Chlorure de sodium,

Acide succinique,

Hydroxyde de sodium ou acide chlorhydrique (pour ajustement du pH),

Eau pour préparations injectables.

6.2. Incompati­bilités

En l’absence d’études de compatibilité, ce médicament ne doit pasêtre mélangé avec d’autres médicaments

6.3. Durée de conservation

2 ans.

Après ouverture de l’emballage, le médicament doit être utiliséimmédi­atement.

Ce médicament peut être conservé pendant une courte période à destempératures ne dépassant pas 25°C. Dans tous les cas, une fois retiré dustockage réfrigéré, le médicament doit être jeté après 30 jours.

6.4. Précautions particulières de conservation

À conserver au réfrigérateur (entre 2°C et 8°C). Ne pas congeler.

Conserver la seringue préremplie dans sa plaquette non ouverte jusqu’àson utilisation.

Pour les conditions de conservation du médicament après premièreouverture, voir la rubrique 6.3.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

10 mL de solution injectable en seringue préremplie (polypropylène), sansaiguille, munie d’un bouchon de piston (chlorobutyl) et graduée (pargraduations de 0,5 mL de 0 à 10 mL) à l’aide d’une étiquettetran­sparente auto-adhésive. Un embout de fermeture (polypropylène) protège lapointe de la seringue.

La seringue préremplie est conditionnée individuellement dans une plaquettether­moformée transparente.

Disponible en boîtes de 1 ou 10 seringue(s) préremplie(s).

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et demanipulation

Instructions d’utilisation :

Respecter scrupuleusement le protocole ci-dessous lors de la préparation dela seringue :

· La seringue préremplie est à utiliser chez un seul patient. Jetez laseringue après utilisation. Ne pas réutiliser.

· Le médicament doit être inspecté visuellement avant l’administrati­onafin de déceler la présence de particules ou une coloration anormale. Seuleune solution limpide et incolore dépourvue de particules ou de précipitésdoit être utilisée.

· Le médicament ne doit pas être utilisé si le dispositifd’in­violabilité sur la seringue est rompu.

· La surface externe de la seringue préremplie est stérile jusqu’àl’ouverture de la plaquette. La plaquette ne doit pas être ouverte avantl’utilisation.

· Lorsqu’il est manipulé en conditions d’asepsie, le médicament, unefois retiré de la plaquette, peut être placé sur un champ stérile.

1) Retirez la seringue préremplie stérile de la plaquettether­moformée.

2) Enfoncez le piston pour libérer le bouchon. Le procédé destérilisation peut avoir fait adhérer le bouchon au corps de la seringue.

3) Enlevez le capuchon en le dévissant de manière à rompre la banded’inviola­bilité. Ne pas toucher le raccord Luer exposé afin d’évitertoute contamination.

4) Vérifiez que la bande d’inviolabilité à la pointe de la seringue aété complètement retirée. Si ce n’est pas le cas, remettez le capuchon enplace et dévissez à nouveau.

5) Chassez l’air en enfonçant doucement le piston.

6) Raccordez la seringue à l’abord ou à une aiguille. Enfoncez lentementle piston pour injecter le volume requis.

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformémentà la réglementation en vigueur.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

LABORATOIRE AGUETTANT

1, RUE ALEXANDER FLEMING

69007 LYON

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 34009 301 880 4 0 : 10 mL de solution en seringue préremplie. Boîtede 10.

· 34009 550 682 1 1 : 10 mL de solution en seringue préremplie. Boîtede 1.

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DEL’AUTORISATION

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter ultérieurement par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACE­UTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I

Médicament réservé à l’usage hospitalier.

Médicament pouvant être administré par tout médecin spécialisé enanesthésie-réanimation ou en médecine d'urgence dans les cas où ilintervient en situation d'urgence ou dans le cadre d'une structure d'assistancemé­dicale mobile ou de rapatriement sanitaire (article R. 5121–96 du code dela santé publique).

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